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08/28/2007
Bohuslav Martinu : Sonates pour violoncelle et piano n° 1, H. 277, n° 2, H. 286, et n° 3, H. 340

Tilmann Wick (violoncelle), Pascal Devoyon (piano)
Enregistré à Berlin (7-9 décembre 2005) – 56’13
audite SACD 92.523 (distribué par Intégral)



Remarquablement servies au disque, les Sonates pour violoncelle de Martinu ont été marquées à jamais par les grands Tchèques, de Chuchro à Kanka, mais aussi par Fournier, dédicataire de la Première, ou Starker. L’entreprise du violoncelliste allemand et du pianiste français semblait donc audacieuse voire superfétatoire, mais elle va pourtant bien au-delà de toutes les espérances. Peut-être cette réussite tient-elle notamment à ce qu’il ne s’agit pas ici d’une réunion de circonstance, car les deux artistes travaillent en duo depuis de plusieurs années et ont d’ailleurs déjà effectué des enregistrements pour audite.


Toujours est-il que ce disque dispense de la première à la dernière note un insolent parfum de perfection, répandant avec bonheur tout ce qu’exige la musique de Martinu: large respiration, énergie, générosité du chant, dès le mouvement initial de la Première (1939), mais aussi intensité, comme dans le Largo de la Deuxième (1941), ou fraîcheur, comme dans le premier mouvement de la Troisième (1952).


Habités par une urgence et une nécessité de chaque instant, les interprètes saisissent l’auditeur dès la première mesure pour ensuite ne plus le lâcher. Générant un flux musical qui s’écoule avec autorité, évidence et naturel, le violoncelle de Wick déploie une sonorité riche et chaleureuse mais aussi une virtuosité d’excellent aloi. Partenaire au jeu versatile et coloré davantage que simple accompagnateur, Devoyon, désormais enseignant à Berlin et à Genève, fait d’autant plus regretter sa quasi-absence de la vie musicale parisienne.


Autre regret: cette publication un peu courte (moins d’une heure), accompagnée d’une notice exemplaire (en allemand et en anglais) de Michael Struck-Schloen, aurait utilement pu être complétée par d’autres pages pour violoncelle et piano de Martinu (l’Ariette et les Arabesques de 1930, les Nocturnes, les Pastorales et la Suite miniature de 1931 ainsi que les deux cycles de Variations).


Le site de Pascal Devoyon


Simon Corley

 

 

 

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