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08/17/2007
Robert Schumann : Symphonies n° 1 «Le Printemps», opus 38, n° 2, opus 61, n° 3 «Rhénane», opus 97, et n° 4, opus 120 – Ouverture, Scherzo et Finale, opus 52 – Konzertstück pour quatre cors, opus 86 – Ouvertures de «Genoveva», opus 81, et de «Manfred», opus 115

Peter Damm, Hermann Märker, Werner Pilz, Georg Böhner (cor), Gewandhausorchester Leipzig, Franz Konwitschny (direction)
Enregistré à Leipzig (1960-1961) – 191’29
Coffret de trois disques Berlin classics BC 2016-2 (distribué par Intégral)



Déjà réédités en 1992, ces témoignages de l’art de Franz Konwitschny (1901-1962) ont été gravés peu de temps avant sa disparition, en 1962, à la veille de ses soixante et un ans. La notice (en allemand, anglais et français) présente le chef allemand, en poste au Gewandhaus de 1949 à sa mort, comme celui qui a ravivé à Leipzig, où le compositeur demeura de 1830 à 1844, la tradition symphonique schumanienne.


Dresde, où Schumann résida ensuite, peut également se prévaloir d’une authenticité dans ce répertoire: Sawallisch y a d’ailleurs donné dix ans plus tard une intégrale des Symphonies qui fait encore figure de référence (EMI, 1972). Le style de Konwitschny n’a toutefois rien à voir avec celui de Sawallisch, pas plus qu’avec celui des interprétations de Münch (RCA), Paray (Mercury) ou Szell (Sony) à la même époque, et encore moins avec les investigations plus récentes de Harnoncourt ou Gardiner.


En effet, par ses réalisations solides, vigoureuses et terriennes, Konwitschny n’élude pas ce que l’orchestre de Schumann peut posséder d’opaque ou de compact, donnant des couleurs inattendues à un Gewandhaus au demeurant pas toujours parfait: la sonorité des hautbois et clarinettes est étonnamment acide et même les légendaires cordes sont parfois prises en défaut. La beauté sonore tient donc ici à la densité de la pâte instrumentale, en harmonie avec une conception intense et intériorisée, ni flamboyante ni débridée, ni brillante ni spectaculaire, et même quelquefois d’une déroutante lenteur (second Trio du Scherzo de la Première symphonie, Scherzo de la Quatrième symphonie).


Pour autant, les textures demeurent d’une parfaite lisibilité et si l’ensemble revendique un caractère volontiers massif, il ne devient jamais pesant, car il est animé, plus que par un élan, par une énergie et un souffle constants. S’il sait se montrer incisif et ne laisse aucune place à la facilité, Konwitschny ne s’apparente pas pour autant à ces chefs de l’ancienne RDA qui font la gloire de Berlin classics, à leur objectivité et à leur froideur cinglantes: les mouvements lents ne s’alanguissent certes jamais, mais n’en délivrent pas moins un chant d’une élégance et d’une noblesse sans faille.


C’est donc plutôt à un sérieux Kapellmeister, dans le meilleur sens du terme, que l’on a affaire, probe mais pas prosaïque, rendant justice à la puissance plus qu’à la fougue de la Première «Le Printemps» (1841), modérant les errances de la Deuxième (1846) et trouvant sans doute mieux à s’exprimer dans une Troisième «Rhénane» (1850) portée par de fortes certitudes et une Quatrième (1841/1851) de grand style, à peine en deçà des références de Furtwängler et Abendroth.


Les intégrales des Symphonies sont généralement agrémentées de divers compléments. Ils sont ici regroupés sur un troisième disque, qui propose d’autres grandes pages symphoniques de Schumann: la «symphonette» Ouverture, Scherzo et Finale (1841) pâtit, notamment dans ses deux premiers mouvements, de tempi excessivement retenus, les deux grandes ouvertures pour Genoveva (1847) et Manfred (1850), d’excellente facture, privilégient une fois de plus la raison sur la passion, mais le Konzertstück pour quatre cors (1849) offre de belles teintes automnales.


Simon Corley

 

 

 

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