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08/16/2007
Gustav Mahler : Symphonie n° 1 «Titan»

Radio-Sinfonieorchester Stuttgart des SWR, Roger Norrington (direction)
Enregistré en public à Stuttgart (30 septembre et 1er octobre 2004) – 59’35
hänssler CLASSIC CD 93.137 (distribué par Intégral)



Après la Quatrième (voir ici), Roger Norrington et l’Orchestre radio-symphonique de Stuttgart, dont il est le chef principal depuis 1998, poursuivent leur itinéraire mahlérien avec la Première (1888). Dans la notice (en allemand, anglais et japonais), le chef anglais rappelle ses principales options, inspirées, comme de coutume, de son analyse de l’histoire de l’interprétation: pas de vibrato, placement des instruments à la «viennoise» (premiers et seconds violons de part et d’autre du chef) et, s’agissant plus spécialement de cette Première, maintien de Blumine, deuxième mouvement que Mahler décida de supprimer de l’édition définitive de sa partition. Au demeurant, au terme d’un long argumentaire en faveur du rétablissement de cette page, Norrington admet qu’il est tout à fait loisible à l’auditeur de l’omettre lorsqu’il écoute le disque...


Cette série est enregistrée en public et, s’il est quasiment impossible de percevoir la présence des spectateurs durant l’exécution de l’œuvre, les applaudissements conclusifs ont en revanche été maintenus: il faut ici reconnaître à l’éditeur un certain panache, car les quelques sifflets et protestations qui se joignent aux acclamations d’usage n’ont pas été coupés. De fait, cette version, animée sans nul doute par les meilleures intentions du monde, se révèle extrêmement problématique. Alors que Norrington voit dans cette symphonie une sorte d’autobiographie musicale, son approche indéniablement transparente, méticuleuse et soucieuse du détail, mettant à jour des voix secondaires dans cette écriture foisonnante, paraît néanmoins privée de toute vie ou ne s’en tient qu’à des aspects artificiels ou superficiels, tels ces brusques changements de tempo confondant vitesse et précipitation.


Dès une introduction privée de mystère et de romantisme, les jeux semblent faits: la suite du mouvement manque cruellement d’élan et, après un Blumine qui reste décidément en retrait, même s’il est toujours intéressant de pouvoir jeter ainsi un œil dans l’atelier du maître, le Scherzo n’a rien de robuste ni de bien truculent, avec un Trio central d’un maniérisme ridicule. Froide et détachée plus qu’ironique, prise à une allure très rapide, la marche funèbre débouche sur un final où le refus du vibrato trouve à s’employer dans la longue mélodie des cordes qui interrompt par deux fois le déchaînement orchestral: si justifié soit-il, ce parti pris n’excuse en revanche pas une absence presque totale d’expression.


Un Mahler «objectif» et «dégraissé» se conçoit parfaitement, mais d’autres que Norrington ont su s’en faire de meilleurs avocats, comme Kegel dans la Première (Berlin classics).


Simon Corley

 

 

 

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