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08/16/2007
Gustav Holst : The Planets, opus 32
Colin Matthews : Pluto
Kaija Saariaho : Asteroid 4179: Toutatis
Matthias Pintscher : towards Osiris
Mark-Anthony Turnage : Ceres
Brett Dean : Komarov’s fall

Rundfunkchor Berlin, Robin Gritton (chef de chœur), Berliner Philharmoniker, Simon Rattle (direction)
Enregistré en public à Berlin (15-18 mars 2006) – 84’29 (+ vidéo 10’26)
Album de deux disques EMI 0946 3 59382 2 7



Comme bon nombre de chefs anglais – Andrew Davis, Colin Davis, Mark Elder, Malcolm Sargent – Simon Rattle remet Les Planètes (1917) de Holst sur le métier, même s’il demeure évidemment encore loin du record d’Adrian Boult, avec ses cinq (!) enregistrements. En 1981, alors âgé de vingt-six ans, il avait gravé avec son Orchestre de la ville de Birmingham une interprétation qui, sans figurer parmi les références incontournables (et de styles fort différents) auxquelles l’œuvre a donné lieu (Karajan 1/Vienne, Boult 4/Philharmonia, Steinberg/Boston, Goodman/New Queen’s Hall, ...), tenait fort bien son rang.


On comprend néanmoins qu’il ait eu à cœur, un quart de siècle plus tard et à nouveau pour EMI, de revenir sur cette partition avec l’orchestre dont il est le directeur musical depuis 2002, d’autant que la Philharmonie de Berlin s’y est déjà illustrée avec l’un de ses prédécesseurs, Herbert von Karajan (Deutsche Grammophon, 1982), puis avec C. Davis (Philips, 1988): des versions au demeurant de fort bon niveau, de telle sorte que cette parution apparaît hélas comme la moins captivante des trois gravures berlinoises dont on dispose désormais et même, à vrai dire, de l’ensemble de la discographie des Planètes.


Car il est difficile de croire qu’il s’agit d’un témoignage pris sur le vif, tant mollesse et fadeur prévalent, réussissant le rare exploit de rendre cette musique terne et sans saveur. Les tempi de Rattle se révèlent pourtant quasiment identiques à ceux qu’il avait adoptés en 1981, mais tout semble ici survolé sans enthousiasme ni engagement: Mars étonnamment placide, dépourvu de mordant et d’élan, Vénus minaudante, lymphatique et avachie, Mercure pas très ailé, avec un Trio curieusement phrasé, Jupiter désespérément sérieux, même si l’hymne central évite le piège de la grandiloquence, Saturne impotent, sans enjeux ni tension, Uranus pas très grinçant, Neptune apathique et sans mystère.


Ce sont dès lors les compléments qui éveillent surtout l’intérêt. Quelques années avant que ce corps céleste n’ait vu son statut de planète remis en cause, Colin Matthews a écrit un Pluton (2000) destiné à s’enchaîner à Neptune, afin de «mettre à jour» la Suite de Holst, achevée treize ans avant la découverte de cet astre. Bénéficiant de la virtuosité et de la transparence des Philharmoniker, Rattle convainc bien davantage que dans Les Planètes et son Pluton s’impose même sur les trois autres déjà disponibles au catalogue, Elder (Hyperion), Lloyd-Jones (Naxos) et Hughes (Apex).


Au-delà de Pluton, Rattle, toujours soucieux de promouvoir la musique contemporaine à Berlin, a souhaité présenter un «projet Ad astra», assorti d’un site Internet et comprenant une série d’Astéroïdes commandés à quatre compositeurs ayant déjà travaillé avec la Philharmonie de Berlin. Cette vaste thématique – des milliers d’astéroïdes ont en effet été dénombrés – a suscité chez eux des inspirations très différentes.


Elle est ainsi presque littérale chez l’Australien Brett Dean, ancien altiste des Philharmoniker, qui, dans La Chute de Komarov, évoque l’explosion de Soyouz 1 en 1967 qui provoqua la mort du cosmonaute dont le nom fut ensuite donné à l’astéroïde «1836 Komarov»: assez traditionnel de facture, un descendant lointain de Phaéton de Saint-Saëns ou, plus récemment, de celui de Christopher Rouse... De même, dans Cérès, qui a été complété depuis lors pour former un triptyque avec Junon et Torino scale, le Britannique Mark-Anthony Turnage décrit la collision de «blocs de matière», spectaculaire comme il se doit.


L’inspiration se fait plus symbolique chez l’Allemand Matthias Pintscher qui, dans towards Osiris, pièce la plus ambitieuse et la plus longue (destinée à s’accroître encore pour répondre à une commande de l’Orchestre de Chicago que Pierre Boulez créera en février prochain), s’inspire du «destin de mort» du dieu égyptien de la fertilité. Enfin, chez la Finlandaise Kaija Saariaho, Astéroïde 4179: Toutatis est le prétexte à une musique d’atmosphère magistralement réalisée (et fort bien servie) mais un peu passe-partout.


Ce double album n’offre qu’à peine quatre-vingt-cinq minutes de musique: il est toutefois vendu au prix d’un seul disque et agrémenté d’un documentaire vidéo de Paul Bates The making of the Planets and Asteroids. D’une durée de dix minutes, il ne s’agit en fait que d’une bande-annonce (en anglais) commentée par Rattle, Pintscher, Turnage et Dean. Précédée d’une introduction de Rattle, la notice (en anglais, allemand et français) se montre plus utile, car elle dit l’essentiel sur Les Planètes, chacun des compositeurs venant ensuite présenter son Astéroïde.


Le site de Simon Rattle
Le site de Kaija Saariaho
Le site de Mark-Anthony Turnage


Simon Corley

 

 

 

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