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08/10/2007
Gustav Mahler : Symphonie n° 5

Orquesta sinfonica de la juventud venezolana Simon Bolivar, Gustavo Dudamel (direction)
Enregistré à Caracas (février 2006) – 69’25
Deutsche Grammophon 477 6545



Combien de chefs peuvent s’enorgueillir d’avoir publié à vingt-six ans leur deuxième disque chez Deutsche Grammophon, à peine un an après avoir signé un contrat d’exclusivité? C’est sur Gustavo Dudamel que la maison hambourgeoise parie de la sorte: un pari modérément risqué, puisqu’il sera le chef principal de l’Orchestre symphonique de Göteborg à compter de la saison prochaine et succèdera à Esa-Pekka Salonen à Los Angeles en 2009.


L’autre vedette de ce disque, c’est l’Orchestre des jeunes Simon Bolivar du Venezuela, dont Dudamel est le directeur musical depuis l’âge de… dix-sept ans. Comparable aux formations équivalentes qui existent dans bon nombre d’autres pays, il présente toutefois la particularité de constituer l’étage supérieur d’une organisation unique au monde, le sistema, mis en place dans les années 1970, à la faveur de l’expansion économique générée par la hausse des prix du pétrole: une fondation publique qui supervise les 125 orchestres de jeunes du pays, emploie 15 000 professeurs et scolarise, dans un objectif social autant qu’artistique, 250 000 élèves (400 000 depuis sa création).


La musique comme rédemption des problèmes sociaux, une telle entreprise a évidemment de quoi susciter la sympathie et a d’ailleurs déjà bénéficié de cautions de tous ordres (de Nelson Mandela à... Roger Moore), y compris dans le milieu musical (Abbado, Mehta, Domingo, Pavarotti et Rattle). Sans que l’on puisse crier au miracle, cet a priori positif est confirmé par une Cinquième symphonie (1902) de Mahler dans laquelle les jeunes musiciens, au demeurant peu avantagés par une prise de son assez lointaine, font avant tout preuve, nonobstant d’excellents soli, d’une remarquable cohésion.


Dudamel, quant à lui, privilégie le premier degré et une expression naïve, d’une grande fraîcheur, aux contrastes bien marqués et aux intentions parfois trop appuyées et démonstratives, même dans ce répertoire: le grandiose tend au théâtral, le lyrisme à l’alanguissement. Même si le souci de creuser la partition n’est pas absent, c’est davantage par une direction à poigne, très intuitive, avec ses soudaines accélérations, qu’il s’impose.


Simon Corley

 

 

 

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