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04/24/2007
Modeste Moussorgski : Tableaux d’une exposition – Une nuit sur le mont chauve
Orchestre du Gewandhaus de Leipzig, Igor Markevitch (direction)
Enregistré à la Versöhnungskirche de Leipzig (mai 1973) – 43’05
Berlin Classics 0013832BC. Présentation en allemand et en anglais (distribué par Intégral)


On peut faire des Tableaux d’une exposition une sorte d’étude de virtuosité pour orchestre. Telle n’est pas l’approche d’Igor Markevitch dans sa seconde version – ni dans la première, gravée vingt et un ans avant avec la Philharmonie de Berlin – qui préfère conserver à la partition toute sa puissance d’évocation. Ce familier du répertoire chorégraphique, des ballets de Stravinski et de Prokofiev entre autres, tient d’abord à raconter, à peindre. On se croirait devant des toiles de l’école russe. Le chef arrive en effet à rapprocher la sonorité du Gewandhaus de Leipzig, lié au souvenir de Mendelssohn et de Schumann, de celle des orchestres russes, imposant notamment aux cuivres une certaine âpreté, comme dans « Catacombes ». Il dirige certes l’orchestration de Ravel, mais il dirige aussi du Moussorgski. Pour tout cela il prend son temps, faisant des « Promenades » de vraies flâneries dans un musée imaginaire, privilégiant avant tout l’expression, l’esprit plutôt que la lettre. Entre les caquetages des bois et les alanguissements des cordes, tout le côté capriccioso de « Tuileries » est là, de même que le vivo leggiero du « Ballet des poussins », pour le coup une vraie danse de petits volatiles. Pas de lourdeurs pour autant : le Pesante de « Bydlo » pèse juste ce qu’il faut, « la Grande Porte de Kiev » progresse jusqu’à son triomphe sans solennité pompeuse. Une nuit sur le mont chauve (version Rimski-Korsakov) confirme l’art de Markevitch pour les tableaux vivants, pour les déchaînements du sabbat comme pour les mystères du jour naissant – l’épilogue est magnifique.

Didier van Moere

 

 

 

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