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04/10/2007
Richard Wagner : Der Fliegende Holländer
Dietrich Fischer-Dieskau (Hollandais), Marianne Schech (Senta), Fritz Wunderlich (Steuermann), Gottlob Frick (Daland), Rudolf Schock (Erik), Sieglinde Wagner (Mary), Chœur du Deutsche Staatsoper de Berlin, Staatskapelle de Berlin, Franz Konwitschny (direction)
Enregistré à Berlin (1960) - 140’24
Deux disques Berlin Classics 0032922BC (distribués par Intégral)


Berlin Classics propose un certain nombre d’enregistrements originaux en langue allemande avec des distributions parfois surprenantes, mais loin d’être inintéressantes. Ainsi cette version du Vaisseau fantôme de Wagner permet-elle d’entendre dans le rôle-titre Dietrich Fischer-Dieskau qui, sauf erreur, n’a jamais porté le costume du Hollandais sur scène.



Gottlob Frick met sa belle voix de basse au service de Daland. Avec une facilité vocale confondante, il dote son chant et son personnage de mille nuances. L’air du deuxième acte “Mögst du, mein Kind” est particulièrement réussi: la voix du chanteur se fond avec le son de l’orchestre.
Senta est également bien chantée par Marianne Schech qui, contrairement à beaucoup de Senta, ne hurle ni ne crie les premières notes de la ballade. On retiendra son très beau phrasé et sa voix pleine de noblesse dans les passages plus doux comme “Wann wirst du, bleicher Seemann, sie finden?”. Toutefois son instrument est un peu léger pour la suite de l’opéra et la partition plus lyrique, plus soutenue la met parfois en difficulté, comme le duo avec le Hollandais à la fin du deuxième acte: on aimerait alors une voix un peu plus corsée.
Rudolf Schock chante avec beaucoup de vaillance le rôle d’Erik. Il ne se départit jamais d’une certaine énergie, voire d’une tension, qui lui permet d’être si convaincant dans la cavatine à la fin du troisième acte, qu’il agrémente toutefois de quelques piani. Sa voix n’est pas des plus belles et des plus faciles, mais le musicien se sert de ces petites gênes vocales pour rendre son chant encore plus expressif.
Fritz Wunderlich ne démérite pas dans un répertoire où on ne l’attendait pas forcément. Certes la voix manque un peu de puissance pour soutenir vraiment la tessiture du Steuermann (les “hohoje” le mettent un peu mal à l’aise surtout au niveau de la respiration), mais il apporte une jeunesse et un enthousiasme touchants au personnage. Il est nettement plus à sa place dans les interventions brèves au cours du premier acte, où son élégante voix de ténor fait merveille.
Que dire de Dietrich Fischer-Dieskau si ce n’est qu’il est tout simplement génial...? Dès les premières notes, une ambiance se crée, il raconte une histoire. Il dit le texte avec subtilité, met en valeur les mots, etc… Son air d’entrée est magistralement chanté et interprété: on retiendra quelques passages particulièrement saisissants, comme la montée sur “so lang der Erde…” où progressivement il alimente la puissance de sa voix pour la laisser exploser dans “Tag des Gerichtes”. Le baryton apporte humanité et douleur à son personnage, peut-être même trop d’ailleurs car, même s’il essaie, il ne se montre pas assez véhément et noir.


Dès les premières notes, le ton est donné: Franz Konwitschny adopte un tempo vif, fait sonner son orchestre très fort. L’ouverture est jouée avec une intensité presque effrayante. La scène de la tempête au troisième acte est remarquable impressionnante: les violons se déchaînent, le chœur met toute son énergie pour traduire la peur… Celui-ci ne mérite également que des louanges: non seulement les hommes sont excellents, mais les femmes savent alléger leurs voix pour le chœur des fileuses, soutenues par la musique qui se veut bien plus apaisée et presque joyeuse.
Le coffret de ce double cd est assez original et est agrémenté de dessins des personnages. Dommage que le livret ne soit qu’en allemand et que le commentaire ne puisse se lire qu’en allemand ou en anglais…



Il est certains disques ou de certaines productions dont il est difficile de parler car ils sont l’évidence même. Cet enregistrement en fait partie, car sans être exceptionnel, il est une pierre importante à ajouter à la déjà longue discographie de cet opéra, pour un Gottlob Frick idéal, pour un Fischer-Dieskau rempli de bonté et d’humanité, etc…



A noter:
- L’auditorium du Louvre rendra hommage à Dietrich Fischer-Dieskau fin septembre prochain, avec, notamment, un concert exceptionnel le 28 septembre, au cours duquel il interprétera des mélodrames de Liszt et Ullmann.


Manon Ardouin

 

 

 

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