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03/26/2007
Wolfgang Amadeus Mozart : Sonates K. 282, 331 et 457 – Fantaisie, K. 475
Evgueni Koroliov (piano)
Enregistré à Stuttgart (2005-2006) – 72'21
1 CD Profil Hänssler PH06015 (distribué par Intégral)



Chaque nouvel enregistrement d’Evgueni Koroliov captive par le même inlassable travail sur les résonances de l’instrument à clavier, qui parvient à faire chanter les lignes mélodiques en dépit d'un usage de la pédale parcimonieux, voire inexistant. Une approche volontariste et impérieuse (difficile de s’en échapper en cours d’exécution) et que certains pourront trouver «intellectuelle» ou «excessivement minutieuse», mais qui a le mérite de ne jamais paraître négligeable, a fortiori dans des répertoires très encombrés au disque.


Pianiste d’école russe, né en 1949, actuellement installé à Hambourg, Evgueni Koroliov n’est certainement pas un soliste international comme les autres. À ce titre son travail mérite d’être documenté, y compris dans des pièces classiques pour lesquelles on pourrait citer de suite une demi-douzaine d’interprètes ayant tout dit sur la question. Après un passionnant disque de Sonates de Haydn l’an dernier, Koroliov récidive avec l’étape suivante d’une intégrale Mozart qui fera date, même si d’autres conceptions, sans doute moins personnelles, restent d’un abord plus facile.


Non que Koroliov se livre à une relecture des textes, bien au contraire. C’est paradoxalement son extrême rigueur qui étonne, et plus encore l’espace de liberté que l’interprète parvient à s’aménager dans un cadre aussi strict. Que ce soit dans l’introduction (visionnaire, d’une hauteur d’inspiration encore exceptionnelle à ce stade de la carrière de Mozart) de la Sonate K. 282, ou dans la toujours énigmatique Fantaisie K. 475, on ne peut s’empêcher de réécouter longuement cet art de la construction des phrasés, qui s’affranchit des barres de mesure avec une imparable lucidité d’architecte. Et jamais cette évidence ne s’accompagne du moindre sentiment de démonstration : simplement le juste poids est présent exactement là où on l’attend.


Revers relatif : une interprétation aussi dévouée au texte se prive de toute possibilité d’embellir ou de décorer. Et quand l’inspiration mozartienne se révèle plus routinière, le pianiste n’essaie pas d’inventer du génie là où il est difficile d’en trouver. À ce titre faire suivre le prodigieux couplage Fantaisie K. 475/Sonate K. 457 (admirer au passage l’extraordinaire énergie de la dernière mesure de la Fantaisie, fusée vers l’aigu qui dévoile d’un seul coup le portique d’ouverture de la Sonate qui suit) par la gracieuse Sonate à variations K. 331 fait fatalement chuter le niveau, même si l’exécution de Koroliov reste d’une sûreté et d’un raffinement irréprochables.


Encore un disque important d’Evgueni Koroliov, à défaut d’un enregistrement de référence de grande consommation.


Laurent Barthel

 

 

 

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