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Saint-Riquier

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Un goût de trop peu

Saint-Riquier
Abbatiale
07/12/2014 -  
Felix Mendelssohn: Symphonie n° 1, opus 11 – Concerto pour violon n° 2, opus 64
Laurent Korcia (violon)
Orchestre de Picardie, Arie van Beek (direction)


L. Korcia


Même si sa trentième édition, du 9 au 14 juillet, réserve une part importante à la voix, le festival de Saint-Riquier programme un concert entièrement symphonique. L’Orchestre de Picardie le consacre à Mendelssohn, «pas assez joué de par le monde» comme l’écrit, à la main, le directeur artistique, Hervé Niquet, dans le programme distribué à l’entrée de l’abbatiale: étonnante assertion mais il n’en reste pas moins vrai que beaucoup de ses œuvres méritaient d’être exécutées plus souvent, comme la Première Symphonie (1824) avec laquelle la formation régionale débute sa prestation.


Contrairement au concert de la veille, l’acoustique paraît quelque peu souffrir, cette fois, d’un excès de réverbération, ce qui porte préjudice à la sonorité des cordes, dont le grain tend à se dissoudre, et, parfois, à la lisibilité des voix intermédiaires. Des solutions existent probablement pour atténuer cette impression tout en conservant le caractère propre de l’acoustique d’un édifice religieux de cette taille. Arie van Beek réalise un travail approfondi sur la cohésion entre les pupitres, la précision de la dynamique et la gestion des tempi. L’interprétation, vigoureuse, s’appuie sur une structure parfaitement claire, la symphonie, fraîche et juvénile, progressant à vive allure. L’orchestre, qui affiche un remarquable niveau, met en évidence des cordes scintillantes, des bois expressifs et des cuivres éclatants.


Après une courte pause, Laurent Korcia aborde ensuite, avec la partition, le Second Concerto (1844), autrement plus célèbre. Le violoniste, qui adopte un look toujours aussi décontracté, en livre une interprétation qui se situe dans un entre-deux malaisé à cerner: ni particulièrement distinguée ni franchement vulgaire, pas fondamentalement originale, malgré l’une ou l’autre inflexion curieuse, mais assez personnelle, elle s’avère en tout cas robuste et corsée. Korcia manifeste un sens de la grande forme et un souci du détail incontestables, ce qui se traduit également dans la Troisième Sonate d’Ysaÿe et un extrait des Sonates et Partitas de Bach qu’il accorde au public après avoir reçu un bouquet du jardinier de l’abbaye qui porte, comme la veille, un tablier et un chapeau de paille: occasion d’admirer une dernière fois une technique inébranlable et une sonorité chaleureuse. L’Orchestre de Picardie assure, quant à lui, un accompagnement compétent et en phase avec les intentions du soliste, directes et sans fioritures.


La brièveté du concert suscite des regrets: pourquoi ne pas l’avoir introduit avec une ouverture rarement exécutée de Mendelssohn, comme Mer calme et heureux voyage, La Belle Mélusine ou Ruy Blas, quitte à permuter la symphonie avec le concerto pour respecter l’ordre traditionnel du triptyque?


Le site d’Arie van Beek
Le site de l’Orchestre de Picardie



Sébastien Foucart

 

 

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