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Ulysse en bleu/noir

Zurich
Opernhaus
05/17/2014 -  et 21, 23, 28, 30 mai, 1er, 5, 7, 11, 14 juin 2014
Claudio Monteverdi : Il ritorno d’Ulisse in Patria
Christophe Dumaux (L’umana fragilità, Anfinomo), Erik Anstine (Tempo, Antinoo), Ivana Rusko (Fortuna, Giunone), Constantin Emanuel Zimmermann (Amore), Kurt Streit (Ulisse), Sara Mingardo (Penelope), Fabio Trümpy (Telemaco), Liliana Nikiteanu (Ericlea), Werner Güra (Eumete), Julie Fuchs (Melanto), Mauro Peter (Eurimaco), Michael Laurenz (Pisandro), Rudolf Schasching (Iro), Anna Stéphany (Minerva), Martin Zysset (Giove), Gianluca Buratto (Nettuno), Alexandra Tarniceru*/ Vanessa Schmitz*/ Nicola Weber*/ Nadine Beilstein (Tre Donne)
Orchestra La Scintilla, Robert Howarth (direction musicale)
Willy Decker (mise en scène), Wolfgang Gussmann (décors), Wolfgang Gussmann, Susana Mendoza (costumes), Franck Evin (lumières), Kinsun Chan (chorégraphie), Kathrin Brunner (dramaturgie)


(© Monika Rittershaus)


Au milieu des années 1970, l’Opernhaus de Zurich frappait un grand coup en décidant de confier à Nikolaus Harnoncourt pour la partie musicale et à Jean-Pierre Ponnelle pour la partie scénique la réalisation d’un cycle Monteverdi qui allait entrer dans l’histoire de l’opéra. En 2002, le chef autrichien remettait l’ouvrage sur le métier, toujours à Zurich. Et voilà qu’aujourd’hui, l’Opernhaus propose une nouvelle production de Il ritorno d’Ulisse in Patria. La mise en scène est signée cette fois Willy Decker, bien connu désormais du grand public depuis une Traviata salzbourgeoise devenue, elle aussi, légendaire. Pour Le Retour d’Ulysse dans sa patrie, l’artiste allemand n’a pas craint d’instiller humour et ironie dans ce drame de l’attente longue et douloureuse. Les protagonistes, tous en vêtements noirs de notre époque, évoluent sur un grand plateau circulaire pivotant. A l’arrière, légèrement surélevée, une longue table sur laquelle trônent de nombreuses bouteilles de champagne constitue l’Olympe des dieux, habillés, eux, en bleu, et qui regardent avec amusement les humains se débattre dans leurs soucis quotidiens, en ne manquant pas cependant d’intervenir çà et là. Le dispositif scénique est sobre et épuré, mais efficace et fluide, à défaut d’être particulièrement original et inspiré.


Ivor Bolton aurait dû assurer la partie musicale du spectacle, mais le chef a été contraint de jeter l’éponge deux semaines avant la première, pour cause de maladie. Il a été remplacé par son assistant, Robert Howarth, présent dès le début des répétitions. Ce jeune Anglais, spécialiste de musique baroque, s’est déjà fait un nom dans ce répertoire. En raison peut-être d’une formation orchestrale réduite dans la fosse de l'Opernhaus, le son semble particulièrement sec et spartiate. Néanmoins, précision et souplesse sont au rendez-vous, et le chef est très attentif aux chanteurs. La distribution est d’excellent niveau et d’une parfaite homogénéité. Pénélope expressive, fort émouvante dans ses « lamenti », Sara Mingardo fait valoir une voix aux beaux graves profonds, d’abord froide et métallique puis de plus en plus veloutée au fur et à mesure qu’elle intègre dans sa pensée le retour de son époux. Seul bémol, une projection plutôt limitée. Kurt Streit incarne un Ulysse rayonnant, à la forte présence scénique, malgré des aigus un peu serrés. Parmi la pléiade de personnages secondaires, il convient de citer notamment Werner Güra en Eumete, Liliana Nikiteanu en Ericlea, Julie Fuchs en Melanto ainsi que Christophe Dumaux dans le double rôle de l’umana fragilità et d’Anfinomo. Une belle réussite d’ensemble, ovationnée par le public de la première.



Claudio Poloni

 

 

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