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Russes en route pour Deauville

Normandie
Deauville (Salle Elie de Brignac)
05/02/2014 -  
Piotr Ilitch Tchaïkovski : Quatuor à cordes n° 3 en mi bémol mineur, opus 30 (*)
Igor Stravinski : Apollon Musagète pour deux violons, alto, deux violoncelles et contrebasse (#)
Serge Prokofiev: Ouverture sur des thèmes juifs pour clarinette, quatuor à cordes et piano, opus 34 (&)

Amaury Viduvier (&) (clarinette), Sulliman Altmayer (&), Amaury Coeytaux (# &), David Petrlik (#) (violon), Adrien La Marca (# &) (alto), Bruno Philippe (# &), Yan Levionnois (#) (violoncelle), Yann Dubost (contrebasse), Guillaume Vincent (piano), Quatuor Strada (*): Pierre Fouchenneret, Sulliman Altmayer (violon), Lise Berthaud (alto), François Salque (violoncelle)


Le Quatuor Strada (© Stéphane Guy)


L’avant-dernier concert du dix-huitième festival de musique de Pâques de Deauville est intégralement consacré à des compositeurs d’origine russe. La ville, il est vrai, a connu des heures de gloire avec Diaghilev et Nijinski, qui inaugurent le théâtre du Casino en 1912, et Balanchine après guerre, l’ambassade russe et même soviétique y a connu des périodes fastes et le diplomate devenu écrivain à succès Vladimir Fédorovski y est aujourd’hui un conférencier habitué.


En première partie, le jeune Quatuor Strada interprète le Troisième Quatuor (1876) de Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840-1893). L’exécution est impeccable depuis ce vaste mouvement introductif à fleur de peau et par moments presque debussyste, où on se demande si les artistes vont tenir la distance, au final symphonique, en passant par un Andante funebre quelque peu grandiloquent, où les instrumentistes se gardent quand même d’en faire trop. Le charme des mélodies russes est parfaitement rendu et l’équilibre du Quatuor Strada est d’autant plus remarquable que le dernier quatuor de Tchaïkovski est d’une densité assez redoutable. Il ne se perd à aucun moment et le ton est constamment juste. Compte tenu de son nom, on ne peut que lui souhaiter bonne route...


Après une pause une nouvelle fois interminable et occasion de multiples mondanités, la seconde partie est consacrée à des pages plus ambiguës. Apollon Musagète (1928) d’Igor Stravinski (1882-1971), ballet issu d’une sorte de période rose comme Pulcinella et chorégraphié par George Balanchine, est donné dans une version pour sextuor à cordes. Les prestations sont alors moins convaincantes. On part sans direction aucune, le vibrato du premier violon est souvent excessif, on guette vainement la moindre pulsation et la «Coda» comme l’«Apothéose» sont pataudes même si la partition, plus vide que vide, frisant parfois involontairement la caricature, ne facilite pas le travail des interprètes. L’excellent Yann Dubost à la contrebasse fait ainsi ce qu’il peut pour donner du rythme.


Le concert s’achève heureusement par l’entraînante Ouverture sur des thèmes juifs de Serge Prokofiev (1891-1953), créée en 1927 et inspirée par la musique klezmer. Bruno Philippe au violoncelle s’avère alors nettement meilleur que dans les pages précédentes. Amaury Vidudier produit avec sa clarinette un son nasillard idéal et l’ensemble manifeste une belle cohérence dans ces mélodies chaloupées. Un peu plus de folie dans le final nous aurait ravi.


Prochain et dernier concert du festival de Pâques de cette année: samedi 3 mai avec un programme où figure encore l’inévitable Johannes Brahms et où l’on doit retrouver Nicholas Angelich, éminent brahmsien et un des fondateurs du festival. Après, il faudra patienter non jusqu’à l’an prochain mais jusqu’aux neuf concerts du treizième Août musical, du 26 juillet au 9 août 2014. Bon nombre d’artistes de Pâques y seront de retour pour le plaisir de tous les mélomanes. Le programme est d’ores et déjà disponible.



Stéphane Guy

 

 

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