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La boucle est bouclée

Geneva
Grand Théâtre
04/23/2014 -  et 26, 29 avril, 2 mai 2014
Richard Wagner : Götterdämmerung
John Daszak (Siegfried), Johannes Martin Kränzle (Gunther), Jeremy Milner (Hagen), John Lundgren (Alberich), Petra Lang (Brünnhilde), Edith Haller (Gutrune), Michelle Breedt (Waltraute), Eva Vogel (1. Norn), Diana Axentii (2. Norn), Julienne Walker (3. Norn), Polina Pasztircsak (Woglinde), Stéphanie Lauricella (Wellgunde), Laura Nykänen (Flosshilde), Wolfgang Berta, Rémin Garin (Deux Chasseurs)
Chœur du Grand Théâtre de Genève, Ching-Lien Wu (préparation), Orchestre de la Suisse Romande, Ingo Metzmacher (direction musicale)
Dieter Dorn (mise en scène), Jürgen Rose (décors et costumes), Heinz Wanitschek (expression corporelle), Tobias Löffler (lumières), Hans-Joachim Ruckhäberle (dramaturgie)


(© GTG/Carole Parodi)


La boucle est bouclée : l’anneau, source de convoitise et de malédiction, est retourné au fond du Rhin. Au Grand Théâtre de Genève, la Tétralogie wagnérienne, commencée en mars 2013, vient d’arriver à son terme, avec Le Crépuscule des dieux (voir ici, ici et ici). Une réussite, indubitablement. Comme le laissait déjà présager L’Or du Rhin, le metteur en scène Dieter Dorn et son équipe ont voulu suivre l’intrigue au plus près, dans un dispositif dépouillé. Ils n'ont pas cherché midi à quatorze heures et ne se sont pas non plus lancés dans des élucubrations historiques ou philosophiques. Raconter l’histoire avec la plus grande lisibilité a été leur mot d’ordre tout au long du cycle, une gageure à une époque où tant de metteurs en scène ne voient dans un opéra que le prétexte à raconter leur propre histoire. Rien que pour cela, on ne remerciera jamais assez Dieter Dorn ! Certes, on pourra toujours rétorquer que ce Ring genevois n’ouvre guère de nouvelles perspectives sur l’œuvre, mais on aurait tort de bouder son plaisir.


Musicalement, Le Crépuscule des dieux confirme aussi l’impression d’ensemble. Le chef Ingo Metzmacher fait du Ring une partition de chambre, dégraissant et épurant la masse orchestrale pour en faire ressortir chaque détail et chaque nuance, pour donner de la transparence au son et aussi pour ménager les chanteurs, dans une grande fluidité et sans jamais faire baisser la tension dramatique. En grande forme, l’Orchestre de la Suisse Romande répond admirablement. S'il y a quelque chose de novateur dans ce nouveau Ring genevois, il est à chercher dans son traitement musical.


Sans atteindre des sommets, la distribution vocale est d’une parfaite cohérence. Elle est dominée par le superbe Hagen de Jeremy Milner, magnifique de présence scénique et d’expressivité. L’Alberich de John Lundgren ne lui cède en rien dans la noirceur. Le Gunther de Johannes Martin Kränzle est lui aussi un personnage à la forte présence, enferré dans ses contradictions et ses lâchetés. Le ténor John Daszak incarne un Siegfried ayant un côté grand adolescent un peu pataud mais fait preuve d’une belle vaillance vocale et arrive sans peine au terme de la représentation. Chez les dames, on admire surtout la Gutrune émouvante d’Edith Haller et la Waltraute tour à tour enflammée et implorante de Michelle Breedt. La prestation de Petra Lang en Brünnhilde se révèle mitigée : si la chanteuse séduit par l’opulence et l’intensité de son chant, elle ne laisse pas moins clairement entendre que le rôle se situe aux limites de ses possibilités vocales. Le Chœur du Grand Théâtre se distingue une nouvelle fois à chacune de ses interventions.


A la fin de la série de représentations du Crépuscule des dieux, le Ring sera présenté en intégralité sur deux cycles, le premier du 13 au 18 mai et le second du 20 au 25 mai 2014, ce qui ne s’était plus vu à Genève depuis 1977.



Claudio Poloni

 

 

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