About us / Contact

The Classical Music Network

Normandie

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Pour le Quatuor Ebène

Normandie
Deauville (Salle Elie de Brignac)
04/25/2014 -  
Wolfgang Amadeus Mozart : Divertimento pour quatuor à cordes n° 3 en fa majeur, K. 125c [138] (*) – Concerto pour piano n° 13 en ut majeur, K. 387c [415] (#) – Quintette à cordes n° 3 en sol mineur, K. 516 (* #)
David Kadouch (piano), Adrien Boisseau (*), Adrien La Marca (#) (alto), Quatuor Ebène: Pierre Colombet, Gabriel Le Magadure (violons), Mathieu Herzog (alto), Raphaël Merlin (violoncelle)


Le Quatuor Ebène


Il est des concerts où on se rend essentiellement pour les œuvres jouées et d’autres où l’on est surtout attiré par les interprètes. Le concert de ce soir, le cinquième de la série du dix-huitième festival de Pâques de Deauville, relève de cette catégorie, le Quatuor Ebène, l’un des meilleurs de sa génération, étant de retour dans la cité bas-normande (comme en 2008 et en 2012), le crin de leurs archets y étant fidèle depuis l’origine du festival.


L’inquiétude née de l’annonce de l’indisponibilité de l’altiste Mathieu Herzog, souffrant, est heureusement dissipée par l’interprétation de la première pièce du petit panorama de la création mozartienne pour cordes proposé ce soir. Pour le Divertimento en fa (1772), Adrien Boisseau (né en 1991) le remplace sans problème. Le premier mouvement est aussi enjoué que possible et les goélands participent, à l’extérieur, à la fête, une partie du public ne résistant pas à sa cadence parfaite finale. Le troisième mouvement de cette pièce, très italienne dans son style comme dans sa structure, permet d’oublier rapidement le mouvement central, peu captivant, et de retrouver une virtuosité et une légèreté d’artistes parfaitement au point.


Le Treizième Concerto pour piano (1782) semble, en regard, décevant. Certes, Mozart lui-même a admis la réduction de l’orchestre aux quatre instruments du quatuor mais le concerto, qui laisse une belle place aux vents, en est singulièrement appauvri. Le jeu du pianiste n’améliore pas l’impression générale. David Kadouch, qui est loin d’être un nouveau venu, déploie incontestablement une belle technique mais totalement dénuée d’inspiration. Tout est parfaitement clair mais, dans le premier mouvement, la frappe est dure et les cordes, où on retrouve cette fois Adrien La Marca à l’alto, ne peuvent rivaliser; elles paraissent même souvent insignifiantes, des imprécisions émaillant même leur discours (premier violon dès le début). Le piano se révèle plus nuancé dans l’Andante, sous réserve d’une main gauche parfois bien lourde et il faut attendre le Rondo final pour retrouver un peu de vénusté mozartienne.


Pour le Quintette en sol mineur (1787), David Kadouch s’assoit au milieu du public aux côté d’Yves Petit de Voize. C’est aussi cela l’esprit du festival : les musiciens se respectent et s’écoutent dans une atmosphère presque familiale. Cela en vaut la peine en l’occurrence. Les cinq artistes à l’œuvre ne passent pas à côté du sujet. Le discours est clair, limpide, sans arrière-pensée. La prudence du premier mouvement n’exclut pas l’élégance et l’équilibre et Adrien La Marca, aux côtés d’Adrien Boisseau fait montre d’une belle musicalité dans un Adagio ma non troppo bien chantant avant que se développe un Adagio final particulièrement inventif, émaillé de pizzicatos et passant de la gravité inquiète à une gaîté quelque peu factice et où les interprètes, très concentrés, partagent comme une évidence malgré la sophistication instrumentale. De la belle ouvrage.



Stéphane Guy

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com