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L’esprit viennois

Normandie
Deauville (Salle Elie de Brignac)
04/20/2014 -  
Joseph Haydn : Trio avec piano n° 44 en mi majeur, Hob. XV:28
Ludwig van Beethoven : Dix variations pour trio avec piano sur «Ich bin der Schneider Kakadu» en sol majeur, opus 121a
Franz Schubert : Quintette pour piano et cordes en la majeur «La Truite», opus 114, D. 667

Trio Les Esprits: Adam Laloum (piano), Mi-Sa Yang (violon), Victor Julien-Laferrière (violoncelle) – Lise Berthaud (alto), Yann Dubost (contrebasse)


M.-S. Yang, L. Berthaud, V. Julien-Laferrière, A. Laloum,
Y. Dubost (© Stéphane Guy)



Après un concert consacré à la musique contemporaine malencontreusement organisé un dimanche matin, jour de Pâques, propre à décourager les meilleures volontés, et un autre, l’après-midi, relié au onzième festival Livres & Musiques, consacré cette année au Royaume-Uni et ayant permis d’entendre un curieux trio inspiré de mélodies populaires irlandaises signé de Frank Martin et des mélodies de Roger Quilter, Rebecca Clarke, Britten et Beethoven grâce à de délicieux interprètes, notamment Guillaume Vincent au piano et la soprano canadienne Kelly Hodson, parfaite dans les graves et capable de changer de style avec aisance, place est faite à des pages éminemment classiques et exclusivement viennoises, idéales pour juger de la qualité de jeunes musiciens.


Le concert débute en effet par le Quarante-Quatrième trio (1795) de Joseph Haydn (1732-1809) remplaçant le Trio 2 de l’inénarrable Mauricio Kagel initialement annoncé. Largement dominé par le piano, notamment dans son curieux Allegretto central, tout en lignes brisées et d’une modernité étonnante, il bénéficie de l’excellence des membres du trio Les Esprits. L’Allegro final est mené avec beaucoup de finesse, démontrant d’emblée qu’on n’est nullement en présence d’amateurs ou de jeunes inexpérimentés mais bien d’artistes confirmés.


Le Trio (1816) de Ludwig van Beethoven (1770-1827), peu connu et constitué de variations sur un air («Ich bin der Schneider Kakadu») assez insignifiant d’opéra de l’oublié Wenzel Müller, extrait de l’opéra Die Schwerstern von Prag, l’atteste à nouveau. A l’autorité des premières mesures de l’introduction succèdent des pages rappelant telle ou telle sonate pour violon ou violoncelle mais sans cesse inventives. Si les couleurs sont variées, le discours reste toujours clair entre les mains d’un trio où Adam Laloum se détache sans conteste, le violon de Mi-Sa Yang, passablement métallique, pâtissant d’une faible longueur d’archet, la justesse de ton et l’élégance de Victor Julien-Laferrière au violoncelle étant quant à elles constantes.


Pour la seconde partie du concert consacrée à la trop célèbre Truite (1819) de Franz Schubert (1797-1828), ils s’adjoignent la collaboration de l’altiste Lise Berthaud, qu’on ne présente plus à Deauville, et d’un contrebassiste de l’Orchestre philharmonique de Radio France, Yann Dubost. Le niveau d’excellence était ainsi garanti. Manquant peut-être un peu de fantaisie, mais pas d’une belle insouciance ni d’esprit, l’interprétation est aussi délicate que possible, Adam Laloum survolant à nouveau la partition avec une limpidité de toucher et une variété de couleur confondantes. Vraiment un artiste d’exception. En bis, est proposée une reprise du dernier mouvement, histoire de tenir jusqu’au prochain concert du vendredi 25 avril.



Stéphane Guy

 

 

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