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De Henry James à la famille Adams

Lyon
Opéra
04/11/2014 -  et 16, 18, 23, 27, 29 avril 2014
Benjamin Britten : The Turn of the Screw, opus 54
Andrew Tortise (Narrateur, Peter Quint), Heather Newhouse (La gouvernante), Katharine Goeldner (Mrs. Grose), Giselle Allen (Miss Jessel), Remo Ragonese (Miles), Loleh Pottier (Flora)
Orchestre de l’Opéra national de Lyon, Kazushi Ono (direction musicale)
Valentina Carrasco (mise en scène),
 Carles Berga (décors),
 Nidia Tusal (costumes),
Peter von Praet (lumières)


(© Jean-Louis Fernandez)


Attention! Ne pas confondre le fantastique littéraire de l’adaptation musicale réalisée en 1954 par Benjamin Britten et sa librettiste Myfanwy Piper de la nouvelle de Henry James Le Tour d’écrou et les excès décoratifs de la famille Adams, célèbre satire de la famille américaine dans une esthétique très «gothique» née aux Etats-Unis dans les années 1930. C’est un peu ce qu’a fait la collaboratrice du collectif catalan La Fura dels Baus, l’Argentine Valentina Carrasco, en ajoutant à une scénographie pourtant très habile de Carles Berga force toiles d’araignées et autres gadgets de terreur et en donnant aux personnages fantomatiques de Quint et Miss Jessel l’allure de Gomez et Marticia Adams (costumes de Nidia Tusal).


Pourtant, tout avait bien commencé malgré une vidéo simpliste assez inutile au début de chaque acte – séparés par un bien inutile entracte dans cet opéra de chambre à la découpe cinématographique – montrant les enfants enfermés dans une cage. Sur le plateau, seuls figurent les éléments de décor nécessaires au déroulement de l’intrigue (lit, chaises, bureau, piano...), lesquels, quand ils ne sont plus nécessaires, montent dans les cintres à l’aide de câbles. Le niveau figurant la partie concrète de l’action peut monter, laissant place à un jardin stylisé pour la partie onirique du drame. Au début, la direction d’acteurs plus stylisée que concrète, évoque plus qu’elle ne montre, mais évolue vite vers des illustrations concrètes qui mettent les points sur les «i», privant l’œuvre de son ambiguïté. Ainsi, ce qui aurait pu être une réussite vire vite au ratage en forme de toile d’araignée.


Musicalement, on est toujours au pinacle avec un Orchestre de l’Opéra de Lyon chauffé à blanc par Kazushi Ono maître du suspense et du rythme, qui met sans cesse en évidence ce que Britten doit à son admiration pour Berg. Magnifique distribution aussi, avec deux vrais enfants, option plus crédible, Remo Rognonese et Loleh Pottier, tous deux élèves de la Maîtrise de l’Opéra de Lyon. Etonnante incarnation de la Gouvernante de Heather Newhouse, montrant autant vocalement que scéniquement l’envahissement progressif par le doute de cette institutrice confrontée à une bien étrange situation. Inhabituellement montrée comme une jeune femme, Mrs. Grose, chantée par Katharine Goeldner, peut se situer vocalement comme socialement comme une véritable interlocutrice de l’Institutrice. Enfin, Peter Quint et Miss Jessel, Andrew Tortise et Giselle Allen, donnent vocalement à leurs personnages la mystérieuse ambiguïté que leur refusent leurs costumes.



Olivier Brunel

 

 

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