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Simplicité savante

Paris
Amphithéâtre Bastille
04/03/2014 -  
Franz Schubert : Die schöne Müllerin, D. 795
Pavol Breslik (ténor), Amir Katz (piano)


P. Breslik (© Tanja Niemann)


Simplicité ou sophistication ? Volkslied ou Kunstlied? Pour nous faire revivre l’amour malheureux du protagoniste de La Belle Meunière, Pavol Breslik choisit la simplicité, la fraîcheur et naïveté. Jamais le Tamino de Bastille ne succombe à la tentation de l’opéra dans « Dein ist mein Herz », où l’aigu se déploie naturellement, ou à celle de l’affectation dans « Trockne Blumen ». Il n’élude rien, pourtant, du caractère dramatique de certains lieder, tel « Die böse Farbe ». Mais tout, timbre ou chant, n’est chez lui que franchise : Volkslied, décidément. La simplicité est subtilement savante, avec, notamment, ces reprises variées, ce dosage de l’émission, cet art du piano timbré, cet équilibre entre élan viril et tendresse pudique. Certes cela reste parfois un peu vert, le bas médium ou le grave devront prendre davantage chair, mais les registres ne se dessoudent jamais, la voix ne faiblit pas. Le cycle est surtout remarquablement construit, grâce notamment à une belle fusion entre la note et le mot, dont on ne perd rien, l’amour transi se sublimant dans la mort et le « Baches Wiegenlied » final : confident des espoirs et des peines, le ruisseau endort doucement le corps du suicidé et lui fait voir les étoiles.


La Belle Meunière, c’est aussi le piano, bruit des ailes du moulin et voix de la nature. Après un « Das Wandern » un rien crispé, Armin Katz se détend, progressivement, trouve, pour chaque lied, les couleurs et l’ambiance, colle au texte, toujours à l’unisson de son partenaire, aussi léger dans « Ungeduld » que mélancolique dans « Tränenregen », superbe de douceur apaisante dans la Berceuse finale. Comme Wilhelm Müller et Schubert, Pavol Breslik et Amir Katz ne font qu’un. Le premier bis s’enchaîne mal, paraît même incongru : la mélodie tzigane « Chansons que ma mère me chantait », beaucoup trop opératique, de Dvorák – magnifiquement chanté au demeurant. Mais « Dein Angesicht » de Schumann, poème du deuil, prolonge et couronne la superbe Belle Meunière. On ne manquera pas, maintenant, l’autre cycle schubertien : le 8 avril, aux Champs-Elysées, Jonas Kaufmann chantera Le Voyage d’hiver.


Le site de Pavol Breslik
Le site d’Amir Katz



Didier van Moere

 

 

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