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Retour en gloire de La Bohème à Bastille

Paris
Opéra Bastille
03/15/2014 -  et 18, 21, 24, 27*, 31 mars, 4, 7, 11 avril, 29 juin, 2, 4, 7, 9, 12, 14 juillet 2014
Giacomo Puccini : La bohème
Maria Agresta/Angela Gheorghiu*/Anita Hartig (Mimi), Stefano Secco/Piotr Beczala*/Massimo Giordano (Rodolfo), Brigitta Kele*/Elena Tsallagova (Musetta), Ludovic Tézier (Marcello), Ante Jerkunica/Nahuel Di Pierro (Colline), Igor Gnidii/Lionel Lhote (Schaunard), Matteo Peirone (Benoît), Antoine Normand (Alcindoro), Se Jin Hwang (Parpignol), Olivier Ahault (Sergente dei doganari), Andrea Nelli (Un doganiere), John Bernard (Un venditore ambulante)
Chœur de l’Opéra national de Paris, Maîtrise des Hauts-de-Seine/Chœur d’enfants de l’Opéra national de Paris, Alessandro Di Stefano (chef de chœur), Orchestre de l’Opéra national de Paris, Daniel Oren*/Stefano Ranzani (direction musicale)
Jonathan Miller (mise en scène), Dante Ferretti (décors), Gabriella Pescucci (costumes), Guido Levi (lumières)


(© Opéra national de Paris/Julien Benhamou)


Décembre 1995 : La Bohème entre à Bastille, avec un Roberto Alagna et une Leontina Vaduva rayonnants de jeunesse romantique, dans une mise en scène efficacement traditionnelle de Jonathan Miller. La production, plusieurs fois reprise, s’imposait d’elle-même pour l’opéra de répertoire qu’a voulu promouvoir Nicolas Joel au cours de son mandat. Un spectacle sans histoire, classique, dont la seule liberté consiste à transposer l’action dans les années 1930 – une affiche de Jean Harlow, dont le destin tragique se réincarne en celui de Mimi, couvre un mur de la mansarde de Rodolphe. Cela tient encore le coup, à condition d’être porté par des chanteurs et un chef de haute volée. Pour une fois, c’est le cas et cette Bohème fait honneur à l’Opéra.

Deux Mimi et deux Rodolphe sont à l’affiche en mars et avril, dont Angela Gheorghiu et Piotr Beczala. Evidemment très attendue, la soprano roumaine revient à Bastille après une longue absence. Si la voix a perdu de son fruité, de sa chair, de son éclat, le chant reste souverainement maîtrisé, avec un contrôle absolu du souffle et de l’émission, une homogénéité des registres, un art raffiné de la nuance et de la coloration. Tout cela sert une interprétation très juste et très émouvante, voire poignante, surtout aux deux derniers actes – aux deux premiers, peinant toujours à jouer les innocentes, elle trahit parfois une tendance à minauder. Les années ont passé, mais Mimi reste décidément un de ses grands rôles – l’enregistrement de Riccardo Chailly a maintenant plus de quinze ans. Ne demandons pas à Piotr Beczala le soleil vermeil des voix latines, ni des sanglots véristes. Voici un Rodolphe intériorisé, d’un romantisme plus sombre que de coutume, lui aussi maître absolu de sa voix, à l’aigu librement déployé, parfois émis piano, s’interdisant tout écart stylistique.


Autour d’eux, une équipe aussi excellente qu’homogène. Superbe Ludovic Tézier, peut-être trop, paradoxalement, presque surdimensionné pour Marcello. Brigitta Kele a à la fois du chien et du charme en Musette, tantôt peste tantôt brave fille, qui conjugue dans la valse la sensualité et le piquant – ce qu’on n’entend pas si souvent. Chacun des autres caractérise son rôle avec justesse, avec une mention particulière pour le Colline d’Ante Jarkunica, sobrement pathétique dans l’adieu au paletot. Daniel Oren pousse l’orchestre à donner le meilleur de lui-même : direction vive et subtile, mesurée dans ses tempos, sans excès de rubato, très souple rythmiquement, qui fait émerger ces mélodies de timbres dont Puccini avait le secret.


La production sera donnée de nouveau en juillet, avec une nouvelle distribution – à l’exception de Ludovic Tézier.



Didier van Moere

 

 

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