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Le Brahms bien tempéré de Herbert Blomstedt

Paris
Salle Pleyel
01/22/2014 -  et 23* janvier 2014
Johannes Brahms : Nänie, opus 82 – Gesang der Parzen, opus 89 – Schicksalslied, opus 54 – Symphonie n° 2, opus 73

Chœur de l’Orchestre de Paris, Lionel Sow (direction), Orchestre de Paris, Herbert Blomstedt (direction)


H. Blomstedt (© Martin U.K. Lengemann)


Depuis 1988, la venue de Herbert Blomstedt à l’Orchestre de Paris constitue toujours un événement. A bientôt 87 ans, le chef suédois n’a rien perdu de sa vivacité, ni dans la démarche ni dans la gestique. Un chef de tradition, on le sait, de très grande tradition même, faite de fluidité, de hauteur de pensée, de maîtrise de la forme. La Deuxième Symphonie de Brahms est restituée dans le moindre détail, remarquablement structurée, les mouvements s’enchaînent avec un naturel qui n’efface pourtant pas leurs différences : tout avance, chez Blomstedt, dans un équilibre très dosé entre la tension et l’effusion, surtout dans les développements – cela se sent dès l’Allegro non troppo initial. La rigueur de la construction n’exclut donc pas un lyrisme qui, parfois, faisait défaut aux interprétations décapantes d’un Riccardo Chailly. Cet équilibre tempérera la jubilation du finale Allegro con spirito, moins dionysiaque que chez d’autres, mais plus tenu.


Brahms ouvrait également le concert, à travers trois œuvres chorales réunies en une sorte d’antique trilogie de la mort, de la perte ou de la fatalité, qui ne respecte pas la chronologie: si Le Chant des parques, d’après le monologue de la Prêtresse dans Iphigénie en Tauride de Goethe, succède bien à Nänie, inspiré de Schiller, Le Chant du destin sur des vers de Hölderlin, entendu en dernier, a été achevé une dizaine d’années auparavant. La direction, ici aussi, fond les trois partitions dans une lecture très unitaire, pleine de sombre grandeur et de ferveur recueillie. On croit entendre les parties d’un même drame, avec des moments d’inquiétude fiévreuse. Le chef nous rappelle, par la clarté de la polyphonie, ce que Brahms doit aux maîtres du passé, comme dans son Requiem allemand, auquel on songe parfois. Le chœur est en excellente forme, n’ayant rien à craindre des passages a cappella, toujours redoutables, où son homogénéité confirme la qualité du travail de Lionel Sow.



Didier van Moere

 

 

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