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La relève

Geneva
Victoria Hall
01/06/2014 -  
Wolfgang Amadeus Mozart: Don Giovanni, K. 527: Ouverture, «Crudele», «Finch’han del vino» et «Là ci darem la mano» – Le nozze di Figaro, K. 492: Ouverture, «Se vuol ballare» et «Giunse alfin il momento» – Marche, K. 320a – Die Zauberflöte, K. 620: «Pa, Pa»
Georges Bizet: L’Arlésienne: Suite n° 1 – Les Pêcheurs de perles: «Me voilà seule» et «Je frémis, je chancelle» – Carmen : «Toréador»
Charles Gounod :Faust : «Avant de quitter ces lieux»
Jules Massenet: Thaïs : «C’est toi mon père»
Emmanuel Chabrier: Espana
Jacques Offenbach: Les Contes d’Hoffmann: «Elle a fui» – Orphée aux Enfers: Ouverture

Sonya Yoncheva (soprano), Markus Werba (baryton)
Orchestre de la Suisse Romande, Michael Schønwandt (direction)


S. Yoncheva


Comme chaque début d’année, l’Orchestre de la Suisse Romande propose son traditionnel concert du nouvel avec un récital lyrique où sont conviés pour cette occasion deux jeunes chanteurs de la nouvelle génération. C’est un plaisir d’entendre des chanteurs de la stature d’une Anja Harteros ou d’un Joseph Calleja, mais le format de ce type de soirée reste un exercice un peu frustrant qui montre rapidement ses limites et où les considérations pratiques semblent prendre le devant sur une démarche artistique plus approfondie.


Consacrée entièrement à Mozart, la première partie est très inégale. Les deux ouvertures et une Marche K. 320a bien inintéressante semblent ne pas avoir été vraiment répétées. Les tempi sont trop rapides et les tutti bien déséquilibrés. Les airs d’opéra sont cependant d’un tout autre niveau. La liberté de phrasé de la jeune soprano bulgare Sonya Yoncheva (qui a fait ses études au conservatoire de Genève) et l’intelligence de ses récitatifs permettent d’apprécier une artiste de premier rang, capable de donner beaucoup de caractère à ses personnages. Sa projection est remarquable et les brillantes coloratures de l’air de Donna Anna nous confirment les échos de ses succès récent dans des opéras italiens. A ses côtés, Markus Werba a un format vocal moins ample mais il s’inscrit dans la grande tradition des barytons autrichiens, celle d’un Erich Kunz: sympathique et intelligent. Michael Schønwandt est bien plus à l’écoute de ses chanteurs et l’orchestre est plus à son aise que dans les ouvertures.


La seconde partie confirme ce sentiment d’un travail un peu inégal. Les interludes orchestraux manquent de finesse, les cuivres étant en particulier trop bruyants et couvrant quelques décalages tandis que les cordes manquent de soyeux – mais ces pièces ont-elles été aussi répétées que pour un concert de saison ? Markus Werba n’a pas complétement la stature vocale que demandent les airs de Gounod et de Bizet. Il devrait faire attention à ne pas s’aventurer dans un répertoire où il risque d’abîmer ses moyens vocaux. Sonya Yoncheva est plus à son aise dans des morceaux choisis qui permettent d’apprécier la puissance de ses aigus. Le mélange d’œuvres françaises est plus inégal. Si c’est un réel plaisir d’entendre les raretés que représentent les extraits des Pêcheurs de perles et surtout de Thaïs, jouer l’Ouverture d’Orphée aux Enfers entre deux airs retenus et dramatiques est proche de la faute de goût.


A nouveau, en dépit de la joie réelle de découvrir de jeunes artistes aussi talentueux, ces concerts-récitals sont bien limités et l’on ne peut espérer que pouvoir bientôt les réentendre sur scène dans des conditions plus exigeantes ou simplement plus normales.



Antoine Leboyer

 

 

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