About us / Contact

The Classical Music Network

Paris

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Fidèle à lui-même

Paris
Salle Pleyel
11/02/2013 -  et 17, 18 (Leipzig), 29 (London) octobre, 6 novembre (Wien) 2013
Johannes Brahms : Symphonie n° 3 en fa majeur, opus 90 – Concerto pour piano n° 1 en ré mineur, opus 15

Pierre-Laurent Aimard (piano)
Gewandhausorchester Leipzig, Riccardo Chailly (direction)


P.-L. Aimard (© Marco Borggreve/DG)


Suite des Symphonies et des Concertos de Brahms, à Pleyel. Riccardo Chailly reste fidèle à lui-même, à son approche sans apprêt ni patine. Mais il n’est pas sûr que ce traitement convienne autant à la Troisième Symphonie qu’à la Deuxième (voir ici). Pour Karajan, c’était la plus difficile des quatre. On peut, certes, ne pas suivre Hans Richter quand il y voyait une nouvelle « Héroïque ». Le chef italien n’en atteint pas moins ici les limites de sa conception : il élude un peu les tensions des mouvements extrêmes, les ombres mystérieuses du Poco allegretto. On apprécie une fois de plus la profondeur du travail, la souplesse des lignes, le raffinement des couleurs, la fluidité de la pâte. Il n’empêche : à force de dégraisser, la direction ne risque-t-elle pas de décharner ? Portée par un toujours superbe Gewandhaus, cette Troisième laisse à la fois admiratif et dubitatif.


Le Premier Concerto, lui, déçoit. Moins à cause du chef, plus en phase avec cette partition d’une jeunesse effervescente et conquérante, qu’à cause du piano. Dans le Second, Arcadi Volodos rivalisait de couleurs, de profondeur avec Chailly, porté par un même souffle. Pierre-Laurent Aimard a beau maîtriser sa si difficile partie, il reste en deçà de l’œuvre, trop monochrome, trop monotone, plus scrupuleux qu’inspiré, comme si les trois mouvements pouvaient se jouer de la même façon. Pas de tempête dans le Maestoso initial, pas de rêve, pas de poésie dans l’Adagio, où il nous rappelle trop exclusivement l’héritage du classicisme. On sait ce dont le pianiste français est capable ailleurs, mais on doute de ses affinités avec Brahms, en tout cas avec ce Brahms-là.



Didier van Moere

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com