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Sommet! Paris Orangerie du Domaine de Sceaux 08/04/2013 - Franz Schubert : Quatuor n° 12 «Quartettsatz», en ut mineur, D. 703 – Quintette à deux violoncelles, en ut majeur, D. 956
Felix Mendelssohn : Quatuor n° 2, en la mineur, opus 13
Quatuor Ludwig: Thierry Brodard, Elenid Owen (violon), Padrig Fauré (alto), Anne Copéry (violoncelle) – Dmitri Berlinski (violoncelle)
Le Quatuor Ludwig
Si l’on me demandait quelle serait l’œuvre de musique de chambre que je prendrais avec moi sur une île déserte, je choisirais, sans aucun doute, ce Quintette de Schubert, sommet de la musique de chambre de tous les temps. Il était introduit par le Douzième Quatuor «Quartettsatz», œuvre qui semble a priori inachevée mais qui a pu très bien être voulue ainsi. Dix minutes de modulations, comme sait si bien les faire Schubert, et qui nous mettent dans l’ambiance qu’il faut pour l’écoute du Quintette. En outre, le Deuxième Quatuor (en la mineur) de Mendelssohn, qui avait 18 ans quand il l’écrivit, c’est-à-dire, après avoir prouvé déjà sa maturité avec l’Octuor et l’Ouverture du Songe d’une nuit d’été, dont la musique de chambre à venir se révélera si riche, si romantique, jusqu’au si poignant dernier quatuor, l’Opus 80, après la mort de sa sœur Fanny.
Difficile de parler du Quintette comme il est difficile de parler d’une femme aimée plus que toutes les autres. Les quatre mouvements sont une totale réussite chacun dans sa catégorie et le Quatuor Ludwig nous les restitue magistralement en s’adjoignant le jeune violoncelliste Dmitri Berlinski (né en 1988), petit-fils du fondateur du Quatuor Borodine. Emouvant, comme le fut le rappel par Jacqueline Loewenguth du trentième anniversaire de la disparition de son beau-frère Alfred (1911-1983), créateur du festival qu’elle continue à faire vivre avec intelligence et passion.
Une remarque sur les bis. On a le droit d’applaudir à tout rompre un ensemble qui vient de jouer merveilleusement bien une œuvre sans avoir obligatoirement envie d’écouter encore de la musique. Le Quintette dure presqu’une heure et offre une richesse inouïe. Etait-il nécessaire de reprendre le Scherzo, et en entier, avec cet étrange Trio en 4/4? Je ne le crois pas. Il y a des ajouts qui sont des retranchements.
Un mot du programme de salle. Franck Langlois est un éminent musicologue et un excellent écrivain. Fallait-il, pour le public de Sceaux, écrire un texte passionnant mais qui aurait gagné à être plus court, moins touffu, moins «savant»? Même moi, un vieux routier de la musicologie, j’ai eu du mal à aller jusqu’au bout. Les festivaliers ne sont pas tous des étudiants en musicologie.
A la semaine prochaine avec La Nuit transfigurée, qui peut remettre en question le choix de l’ile déserte.
Le site du Quatuor Ludwig
Benjamin Duvshani
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