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Un grand cru

Lausanne
Opéra
05/29/2013 -  
Frank Martin : Le Vin herbé
Elizabeth Bailey (Iseut), Steve Davislim (Tristan)
Académie vocale de Suisse romande, Yukari Shimanuki (alto), Pascal Desarzens (violoncelle), Marc-Antoine Bonanomi (contrebasse), Virgine Falquet (piano), Quatuor Sine Nomine: Patrick Genet, François Gottraux (violon), Hans Egidi (alto), Marc Jaermann (violoncelle), Renaud Bouvier (direction musicale)


S. Davislim


En cette année du bicentenaire de la naissance de Wagner, il faut savoir gré au Quatuor Sine Nomine – un ensemble qui a remporté le Concours d’Evian en 1985 et qui jouit d’une flatteuse réputation à Lausanne – d’avoir proposé le rare Vin herbé de Frank Martin, une œuvre basée sur la légende médiévale de Tristan et Iseult, mais aux antipodes de l’opéra du maître de Bayreuth. La formation de chambre a choisi de faire ce cadeau aux mélomanes lausannois pour ses 30 ans. Frank Martin a 48 ans lorsqu’il compose Le Vin herbé, un ouvrage dans lequel il considère avoir pour la première fois forgé son propre style. Le musicien s’est fondé sur la version française du mythe rédigée par Joseph Bédier et a écrit une partition sobre et dépouillée, un « oratorio profane », pour un chœur duquel se détache parfois un soliste, et huit instrumentistes. On est donc loin de l’effectif du Tristan wagnérien. L’ouvrage de Frank Martin se veut aussi plutôt narratif, sans l’envoûtement ni l’extase musicale de l’opéra. Il est vrai qu’une certaine monotonie orchestrale confère au Vin herbé un caractère sage et austère. Mais les longues sonorités plaintives et étouffées sont chargées d’un climat émotionnel fort et intense.


L’Académie vocale de Suisse romande est composée de choristes professionnels ou en formation. On retiendra surtout le parfait équilibre entre les différents registres et le beau résultat d’ensemble. Il convient de relever en particulier les interventions du baryton Fabrice Hayoz, notamment en Roi Marc. Elizabeth Bailey prête sa voix blanche à Iseut pour en faire un personnage tendre et fragile, malgré parfois un vibrato gênant, alors que Steve Davislim est un Tristan vaillant et héroïque. La diction française des deux solistes principaux est remarquable, rendant superflue la lecture du livret dans le programme. Renaud Bouvier a coordonné les voix et les instruments avec finesse et attention. Une exécution remarquable à tous points de vue.



Claudio Poloni

 

 

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