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Grands artistes mais petites œuvres

Geneva
Victoria Hall
05/23/2013 -  et 21 (Zürich), 22 (St Gallen) mai 2013
Franz Schubert: Ouverture, D. 8
Felix Mendelssohn Bartholdy: Concerto pour violon, piano et cordes
Frank Martin: Ballade pour flûte
Béla Bartók: Danses populaires roumaines, sz. 68
Dimitri Chostakovitch: Concerto pour piano n° 1, opus 35

Dieter Flury (flûte), Gábor Tarkövi (trompette), Rainer Honeck (violon), Yefim Bronfman (piano)
Kammerorchester Wien-Berlin


Y. Bronfman (© Dario Acosta)


L’Orchestre de chambre Wien-Berlin est constitué de musiciens des orchestres Philharmoniques de Vienne et de Berlin. Son premier violon, en particulier, n’est rien moins que Rainer Honeck, l’illustrissime konzertmeister des Wiener Philharmoniker. Cette avalanche de musiciens de prestige ne peut hélas masquer le fait que le programme, tout du moins dans cette première partie, est très mince. Ecrite par un Schubert de quatorze ans, l’Ouverture D. 8 permet d’apprécier une introduction pleine de mystère et de voir que le compositeur autrichien avait très tôt une capacité à varier les tonalités. Mais l’intérêt s’arrête là et cette pièce manque singulièrement de développement. Autre œuvre de jeunesse, le Concerto pour piano, violon et cordes de Mendelssohn contient de trop nombreuses longueurs. Le jeune compositeur laisse en entrevoir à quel point il maitrise l’écriture violonistique mais il y a à nouveau un manque de structure que la qualité des artistes ne peut compenser. Qui plus est, Rainer Honeck est le soliste et son emprise sur les cordes est plus limitée que dans le Schubert. Si celles-ci sont bien en place, leurs interventions manquent cruellement de caractérisation.


La seconde partie, patchwork de pièces du XXe siècle démarre mieux. La Ballade pour flute de Frank Martin est probablement une de ses pages les plus connues et à juste titre. Le flûtiste solo du Philharmonique de Vienne, Dieter Flury, trouve des beaux phrasés dans cette courte pièce plein de variété et d’imagination. Les cordes nous montrent enfin leur potentiel dans la transcription pour cordes des Danses populaires roumaines de Bartók. Leur volume est plus consistant et on peut surtout apprécier l’élégance et le style de Rainer Honeck dans cette œuvre.


Le clou de cette soirée était le Premier Concerto pour piano et trompette de Chostakovitch. Le piano puissant et masculin de Yefim Bronfman, dont il semble que ce soit la première apparition à Genève, y fait merveille et évoque le souvenir d’un Emil Gilels. Le compositeur russe fait preuve d’une forte imagination dans cette œuvre sarcastique à souhait. Le mouvement lent permet d’apprécier la tenue des cordes d’une inspiration mahlérienne. Plein de vigueur et d’humour, le finale permet d’apprécier la trompette du Berlinois Gábor Tarkövi, mais c’est avant tout le piano conquérant de Bronfman qui fait merveille.


Ces musiciens se produisaient dans le cadre des concerts organisés par la Migros. Il faut admettre qu’en dépit de la qualité réelle de ces artistes, en particulier du pianiste que l’on espère voir revenir bien vite à Genève, cette soirée est bien trop modeste par comparaison à ce que les autres événements de la série nous ont habitués. La saison prochaine devrait nous permettre d’entendre des programmes plus substantiels, avec la venue de Sir John Eliot Gardiner et de son Orchestre révolutionnaire et romantique et du Mariinsky sous la direction de Valery Gergiev, le retour au violon et à la direction de Maxim Vengerov et plusieurs commandes passées à des compositeurs suisses de notre temps.



Antoine Leboyer

 

 

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