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La Vierge à Notre-Dame

Paris
Cathédrale Notre-Dame
04/24/2013 -  
Jules Massenet : La Vierge

Norah Amsellem (La Vierge), Laura Holm (Archange Gabriel), Charlotte Despaux (Marie-Salomé, Archange), Caroline Michaud (Jeune Galiléenne, Marie-Magdeleine, Archange), Benjamin Woh (Jean), Samuel Hasselhorn (L’Hôte, Simon, Thomas)
Maîtrise Notre-Dame de Paris, Chœur de l’Armée française, Chœur d’enfants Sotto Voce, Orchestre du Conservatoire de Paris, Patrick Fournillier (direction)


N. Amsellem


Les voûtes de Notre-Dame sont une fatalité pour la musique : on oublie la grandeur du lieu tant on peste contre l’acoustique. Le son s’échappe, se creuse, se brouille. De quoi s’interroger sur le bien-fondé des concerts donnés dans l’illustre basilique. Surtout quand une œuvre peu connue ressuscite.


La Vierge, en effet, n’est pas vraiment passée à la postérité. Des oratorios de Massenet, on connaît surtout Marie-Magdeleine qui, en 1873, assura sa notoriété. Le disque n’en honora pas moins La Vierge à deux reprises, sans parler du « Dernier sommeil de la Vierge », prélude à la quatrième et dernière scène. Cette « légende sacrée » sur des vers oubliables de Charles Grandmougin, en effet, est formée de scènes : « L’Annonciation », « Les Noces de Cana », « La Passion » et « L’Assomption ». Créée en 1880 à l’Opéra de Paris, elle est donc contemporaine d’Hérodiade, qu’elle rejoint par la pompe de ses grands déploiements orchestraux et choraux, le goût pour l’exotisme, la sensualité des effusions. La « Danse galiléenne » pourrait figurer dans l’opéra, la Vierge ressemble tantôt à Salomé tantôt à Hérodiade : certains enchaînements harmoniques de « L’Extase de la Vierge » sont presque ceux de « Il est doux, il est bon » ; dans « Les Noces de Cana », la Vierge cherche à reconquérir son fils en évoquant le passé comme la reine délaissée cherche à reconquérir Hérode...


Jadis cheville ouvrière des grandes heures du festival de Saint-Etienne, Patrick Fournillier retrouve une œuvre qu’il connaît bien – on lui en doit une version discographique. Interprétation puissante mais maîtrisée, lyrique mais sans mièvrerie dans un mysticisme dont il préserve les parfums capiteux. Bref, rien de sulpicien ici, même dans les chœurs d’anges où l’inspiration n’atteint pas des sommets. Son Massenet, Norah Amsellem ne le connaît pas moins, elle que nous avons souvent applaudie en Manon : si la voix s’est un peu défraîchie, le vibrato un peu élargi, elle séduit aussitôt par la netteté de l’articulation, l’art de la déclamation à la française. Quant aux élèves des classes de chant du Conservatoire, ils s’affirment déjà nonobstant encore un rien de verdeur, à commencer par le Gabriel fruité de Laura Holm et les trois personnages incarnés avec beaucoup d’assurance par Samuel Hasselhorn. Beaux chœurs, bel orchestre des jeunes du Conservatoire : n’était l’acoustique...



Didier van Moere

 

 

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