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Un phénomène

Paris
Salle Pleyel
04/12/2013 -  
Leonard Bernstein : Candide : Ouverture
Dmitri Chostakovitch : Concerto pour piano, trompette et orchestre à cordes n° 1 en ut mineur, opus 35
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Symphonie n°2 en ut mineur «Petite Russie», opus 17

David Guerrier (trompette), Plamena Mangova (piano)
Orchestre philharmonique de Radio France, Diego Matheuz (direction)


D. Matheuz (© Marco Caselli Nirmal)


Un programme qui, pour une fois, sort plutôt des sentiers battus. Et un chef jeune déjà confirmé: le Vénézuélien Diego Matheuz, un enfant du Sistema, en poste à la Fenice et à Melbourne, premier chef invité des mozartiens bolognais d’Abbado. D’emblée, pourtant, l’Ouverture de Candide ne convainc pas totalement, peut-être à cause de l’acoustique: tout sonne uniformément fort. On n’en remarque pas moins la précision d’une baguette sûre et ferme, voire carrée, assez éloignée finalement de la manière du compositeur américain.


Cela réussit mieux au Premier Concerto de Chostakovitch, d’autant plus qu’on y entend des solistes de haut vol. Rien d’étonnant de la part de David Guerrier, dont le phrasé fait chanter comme personne la trompette dans le Lento et qui caracole avec humour dans le Finale. Mais on connaissait moins la Bulgare Plamena Mangova, une disciple de Bashkirov et d’El Bacha, qu’un récital aux Champs-Elysées l’an passé avait aussitôt située parmi les meilleurs. Un phénomène, il est vrai: elle a la puissance, la couleur, la profondeur, la liberté aussi que peuvent s’accorder les meilleurs – un côté lionne à la Argerich. L’Opus 35 pétarade ou pétille, lorgne vers le contrepoint de Bach ou s’encanaille comme Petrouchka. Deux bis: le Nocturne en ut dièse mineur (opus posthume) de Chopin, à la poésie libérée, la dernière Etude-Tableau de l’Opus 33 de Rachmaninov, où se déploie toute l’imagination de la pianiste.


On se réjouissait d’entendre ensuite la rare Deuxième Symphonie de Tchaïkovski. Diego Matheuz y confirme sa maîtrise de l’orchestre, en l’occurrence un Philhar’ aux cordes un peu sèches, en offre une lecture solidement construite, notamment dans la fête populaire du Finale, où il ne lâche rien. On aimerait justement, dès le premier mouvement, un peu plus d’abandon, une direction moins droite, plus de mystère dans l’Andante marziale, plus d’humour, voire d’ironie, dans le Scherzo. C’est impeccable, mais encore trop vert.



Didier van Moere

 

 

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