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Macabrement votre

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De Vlaamse Opera
11/23/2000 -  et 25, 28 novembre, 1 et 3 décembre 2000
György Ligeti : Le Grand Macabre
Monte Jaffe (Nekrotzar), Brian Galliford (Piet de Pot), Dario Süss (Astradamors), Mireille Capelle (Mescalina), Caroline Stein (Gepopo/Venus), Johannette Zomer (Amanda), Corinne Romijn (Amando), Richard Zook (Prins Go-Go), Alexei Grigorev (White minister), Frans Fiselier (Black minister)
Orchestre de l’Opéra des Flandres, Luca Pfaff (direction)
Ernst Theo Richter (mise en scène)


Cette production, coproduite avec Hanovre, confirme, s’il en était besoin, que Le Grand Macabre a toute sa place dans le répertoire des maisons d’opéras et qu’il peut y trouver un public enthousiaste et très présent (les représentations se sont jouées à guichet fermé). Encore faut-il des directeurs capables de prendre ce risque (il s’agit de la création en Belgique) et de se donner les moyens de réussir. C’est ce qu’a réalisé Marc Clémeur en réunissant une équipe de qualité. Le plateau vocal appelle en effet peu de critiques, même si l’on aurait préféré un Nekrotzar plus agile vocalement. On distinguera particulièrement Brian Galliford (Piet), aux moyens vocaux « inusables » dans ce rôle éprouvant. Caroline Stein (Gepopo et Venus) est une très belle soprano et le couple d’amoureux, Amanda et Amando, sont très bons également.

Cette nouvelle version de l’œuvre réécrite par Ligeti a été créée à Salzbourg en 1996 et reprise au Théâtre du Châtelet à Paris. A l’opposé de la version futuriste et technologique de Peter Sellars, Ernst Theo Richter adopte un point de vue naturaliste (au début, les amoureux sont assis sur un banc dans un jardin public) qui bascule progressivement dans l’expressionnisme et le surréalisme au fur et à mesure que le délire de Nekrotzar se répand dans le pays de Bruegelland. Plus fidèle au texte, le travail de Richter ne se réfugie pas en lui et fait preuve d’une inventivité débordante qui évoque le style foisonnant de Michel de Ghelderode, auteur de La Ballade du Grand Macabre dont s’est inspiré le compositeur. Des hommes aux têtes de chiens figurant les agents de Gepopo, la responsable des services secrets, à la camionnette de l’astronome Astradamor, en passant par le roi immature Prins Go-Go aux prises avec ses deux ministres, l’ironie mordante de Richter fait mouche. On pourra le retrouver l’été prochain au Festival de Salzbourg pour Die Fledermaus...

On sera en revanche plus réservé sur le travail de Luca Pfaff, souvent trop bruyant, trop dur, qui force le trait lorsque c’est inutile (les cuivres, les percussions !), gomme des détails d’orchestration et qui semble incapable de comprendre l’écriture en clusters de Ligeti (un pupitre couvre toujours les autres !). György Ligeti a écrit de magnifiques passages, subtils, riches d’harmoniques que l’on n’a pas du tout entendu ici. On gardera néanmoins un très bon souvenir de cette production.


La critique de la production de Salzbourg



La Critique du CD







Philippe Herlin

 

 

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