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«Cantare»

Geneva
Victoria Hall
04/11/2013 -  et 10 (Basel), 12 (Bern), 13 (Zürich) avril 2013
Giuseppe Verdi: La forza del destino: Ouverture
Ernest Chausson: Poème de l’amour et de la mer, opus 19
Piotr Ilitch Tchaïkovski: Symphonie n° 6 «Pathétique», opus 74

Marie-Nicole Lemieux (alto)
Orchestra dell’Accademia Nazionale di Santa Cecilia Roma, Sir Antonio Pappano (direction)


A. Pappano (© Riccardo Musacchio)


Dans un pays en proie à de graves difficultés économiques et politiques, le travail réalisé par Sir Antonio Pappano et l’Orchestre de l’Académie nationale Sainte-Cécile a été cité comme une preuve que les institutions de ce pays ont le potentiel de se mesurer avec les meilleurs établissements internationaux et comme un exemple dont devraient s’inspirer les Italiens pour sortir de la situation difficile dans laquelle ils se trouvent.


Ce succès tient bien évidemment au talent et au travail des musiciens mais aussi au respect d’une tradition musicale italienne issue de l’opéra ainsi que nous le rappelle lui-même Antonio Pappano dans l’entretien qu’il nous a accordé. Les musiciens sont bien évidemment chez eux dans une Ouverture de La Force du destin construite avec beaucoup de soin, dramatique à souhait mais aussi et surtout très claire et architecturée.


Le Poème de l’amour et de la mer est une rareté au concert. C’est dommage car c’est un chef-d’œuvre plein de poésie, d’une rare force évocatrice, superbement orchestré et offrant un mélange savant d’harmonies claires à la françaises tout en étant capables d’élans quasi wagnériens. Pour rendre justice à cette pièce, il faut une chanteuse d’exception capable d’en parcourir une tessiture assez large. La Canadienne Marie-Nicole Lemieux se révèle d’une rare éloquence et son registre grave est de toute beauté. L’orchestre accompagne la chanteuse avec soin et le pupitre des violoncelles que Chausson met souvent en relief, est particulièrement inspiré.


La Symphonie «Pathétique» a été jouée dans cette même salle par Neeme Järvi et l’OSR la saison précédente. La lecture qu’en donne Antonio Pappano et ses musiciens en est complétement à l’opposé. Au lieu de noircir et de chercher un caractère morbide à l’Adagio initial, Pappano souligne par ses phrasés la douceur qui s’en dégage et les accords dramatiques de l’Allegro non troppo n’en ressortent que plus fortement. Il existe un document que nombreux mélomanes doivent connaitre où il est possible d’entendre Arturo Toscanini répéter l’Ouverture de La Traviata et demander d’une voix éraillée à ses musiciens de chanter : «Cantare». C’est ce que font ces musiciens en abordant tant de telle tendresse l’Adagio introductif de cette symphonie. Même si on aurait pu souhaiter un peu plus de couleurs aux cordes, l’Allegro con grazia est plein d’élégance et d’allant. La marche du troisième mouvement est superbement construite, démarrée à un tempo plutôt modéré: Pappano peut se permettre d’accélérer légèrement lorsqu’arrive le triple forte (à la lettre Y dans la partition), moment même où, pour permettre aux musiciens de jouer avec plus de volume, Järvi ralentissait et baissait la tension. Le dernier mouvement trouve enfin la dimension tragique de l’œuvre.


Très applaudis par une salle comble, les musiciens donnent en bis un grandiose «Nimrod» des Variations Enigma d’Elgar, puis l’Allegro vivace de l’Ouverture de Guillaume Tell de Rossini, clin d’œil plein de vie de voisins italiens à un public helvète conquis.



Antoine Leboyer

 

 

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