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Bonne année d’Oviedo!

Oviedo
Teatro Campoamor
01/01/2013 -  et 2 janvier 2013
Nicolaï Rimski-Korsakov : Capriccio espagnol, opus 34
Johannes Brahms : Six Danses hongroises
Jerónimo Jiménez y Bellido : La Boda de Luis Alonso: Intermedio
Johann Strauss fils : Spanischer Marsch, opus 433 – Furioso-Polka, opus 260 – Banditen-Galopp, opus 378 – An der schönen, blauen Donau, opus 314 – Perpetuum mobile, opus 257 – Künstler-Quadrille, opus 201
Johann Strauss père : Radetzky-Marsch, opus 228

Oviedo Filarmonía, Marzio Conti (direction)


M. Conti (© Sergio d’Andrea))


La capitale de la Principauté des Asturies s’est aussi mise à copier le célèbre concert viennois du nouvel an. Alors que le programme n’était connu précisément qu’au travers de la presse locale, c’est un nombreux public qui se précipitait les 1er et 2 janvier au Théâtre Campoamor pour entendre ce qu’il attendait avec impatience, les pièces obligées du moment.


L’esprit était à la fête et chacun attendait valses, polkas et Marche de Radetzky, à des années-lumière de la culture espagnole. Toutefois, le directeur de l’orchestre depuis juillet 2011, l’Italien Marzio Conti, eut la bonne idée de proposer un intéressant petit fil conducteur, plus ou moins bien suivi lors du concert: des pages inspirées par la musique espagnole. Le concert débuta en effet par le Capriccio espagnol (1887) de Nicolaï Rimski-Korsakov (1844-1908), clin d’œil à l’Espagne naturellement, et, ici, à l’orchestre dont le noyau initial, lors de sa fondation en 1999, était essentiellement russe. La qualité instrumentale fut cependant des plus variables. Les cors laissèrent d’emblée une médiocre impression de désordre et d’imprécision, les cordes partaient régulièrement en ordre dispersé, le premier violon ne rattrapant pas ses collègues par ses prestations, pourtant centrales dans cette œuvre brillante se terminant par un Fandango asturien parfaitement bienvenu à Oviedo. Mais on retint une excellente section de flûtes et piccolo, à la qualité constante au long du concert, et un ensemble finalement bien coloré où le naturel le disputait à une spontanéité de bon aloi.


Les six des vingt-et-une Danses hongroises de Johannes Brahms (1833-1897), un peu déplacées dans le programme et proposées ensuite, furent abordées de façon presque primesautière, sans appui excessif, mais malheureusement avec autant d’inégalité entre les pupitres. L’Intermède du Mariage de Luis Alonso (1897) de Jerónimo Jiménez y Bellido (1854-1923), pièce bien connue de l’orchestre (et du public), pour ne pas dire rabâchée, permit d’entendre l’orchestre sous un meilleur jour, chacun ayant à cœur de révéler tout le charme d’une œuvre pétillante à souhait et bien tournée mais décidément trop entendue.


La seconde partie, consacrée à Johann Strauss fils (1825-1899), rythmée par définition, permit, mieux encore, de cacher les difficultés de cohésion de l’orchestre. Elle débuta par une Marche espagnole où le public fut incapable de comprendre les signes de piano du chef qui lui était adressés pour ses trois interventions de claquements de mains. La Polka furieuse, une des quelque cent quarante du maître viennois, fut animée par un pitre coiffé d’une perruque jaune ridicule à la Harpo Marx mélangeant ses maigres partitions et ne sachant quand intervenir avec son petit triangle. On le retrouva, cette fois grimé en brigand et muni d’un pistolet, pour un surprenant Galop des bandits, au succès mérité. Le Beau Danube bleu fut aussi impeccable et sans lourdeur, à l’exception peut-être des timbales, passablement insistantes. Le Perpetuum mobile permit à tous les pupitres de s’exprimer en se levant, dans une ambiance de kermesse des plus réjouissantes. Le Quadrille des artistes fut enfin l’occasion d’un quiz en famille puisque le pot pourri rassemblait tubes de Wagner, Mozart ou Mendelssohn, avant que la Marche de Radetzky conclue le concert à la joie de tous, le chef se révélant cette fois plus pédagogue dans sa direction des claquements de main.


Deux bis étaient ensuite offerts: pour renouer avec le fil conducteur annoncé, une Jota aragonesa, non malheureusement celle de Mikhaïl Glinka (1804-1857) qui pourtant lança la mode de l’exotisme hispanisant en Russie en 1845, mais celle, opus 64, de Camille Saint-Saëns (1835-1921), et une reprise, un peu plus désordonnée, de la Marche de Radetzky. L’esprit était bien à la fête, malgré les difficultés du pays comme le souligna, avec délicatesse, en espagnol, Marzio Conti au début du concert.


Le site de la Philharmonie d’Oviedo



Stéphane Guy

 

 

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