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Une Flûte pour tous les âges

Paris
Théâtre Le Ranelagh
12/02/2012 -  et 9*, 16 décembre 2012
Wolfgang Amadeus Mozart : Die Zauberflöte, K. 620

Baptiste Jore (Sarastro), Julia Knecht (Königin der Nacht), Eva Ganizate (Pamina), Safir Behloul (Tamino), Ronan Debois (Papageno), Laetitia Ayrès (Papagena), Brice Poulot (Monostatos), Pascale Sicaud-Beauchesnais, Ellinor Morel, Anne-Lou Bissières (Drei Damen, Drei Knaben), Morgane Buissière (Zulie), Jean-Yves Trosset (Cerbère)
Magali Albertini (piano), Clément Delmas (percussion)
Annie Paradis, Isabelle du Boucher (adaptation et mise en scène), Béatrice Blanc-Frantz (costumes), Thierry Vautrin (régie son et lumières)




Depuis toujours – les plus anciens n’ont pu oublier que c’est là que les Marionnettes de Salzbourg se sont longtemps produites – Mozart est chez lui au théâtre Le Ranelagh, comme le montrent encore actuellement trois spectacles: tandis que «Comment Mozart vient aux enfants» de la flûtiste Christel Rayneau se prolonge et que débute «Colorature» de Stephen Temperley, consacré à Florence Foster Jenkins, devenue célèbre par ses vocalises hasardeuses en Reine de la nuit, il est évidemment aussi question de Mozart, de flûte et de Reine de la nuit dans La Flûte enchantée (1791) que donne la compagnie «Opéra du jour» pour trois représentations.


En cette fin d’année, c’est un large public («à partir de 6 ans») qui est visé – et touché, car le moindre strapontin est occupé par un auditoire très familial et un rien bavard – tant par le moment – le dimanche à 11 heures, précédé d’un modeste «brunch» ad libitum – que par le format de la production. Le Singspiel de Mozart est en effet aménagé afin de ne pas trop éprouver la patience des plus jeunes et de se conformer aux moyens disponibles. Le livret et la partition sont donc réduits, voire reconstruits: l’Ouverture est radicalement abrégée, la plupart des scènes chorales disparaissent (hormis le lieto fine), certains numéros et ensembles aussi (scène avec l’Orateur), plus particulièrement au second acte (Quintette, air de Papageno, ...), qui commence directement sur l’air de Monostatos, les deux finales sont raccourcis, le trio (Pamina, Tamino, Sarastro) du II est habilement déplacé pour conclure le I et les dialogues (en français) sont adaptés, afin d’assurer la continuité avec les passages coupés et d’expliciter de ce qui est ou a été chanté (en allemand). Le tout ne dure ainsi plus que 100 minutes, entracte non compris.


La plupart des références initiatiques ayant été éliminées, hormis les épreuves du feu et de l’eau, la mise en scène d’Annie Paradis et Isabelle du Boucher se concentre sur la féerie et le merveilleux, à l’image de deux comédiens aux masques hippo- et ornithocéphales («Cerbère» et «Zulie») évoquant l’Egypte ancienne ou de ces boules lumineuses aux couleurs changeantes passant de main en main. Les bruitages (tonnerre, vent, eau, feu) ne sont pas en reste et quelques trouvailles renouvellent astucieusement l’approche de ce pilier du répertoire: au lieu de son portrait, pendant l’air de Tamino au début du premier acte, c’est la véritable Pamina qui traverse lentement la scène puis la salle et, au second acte, à chaque étape du décompte de Pagageno qui s’apprête à se pendre («Eins! Zwei! Drei!»), les trois garçons apparaissent successivement sur scène. A défaut de décors, les lumières de Thierry Vautrin découpent sur un fond noir les élégants costumes colorés de Béatrice Blanc-Frantz.


Musicalement, le spectacle se maintient la plupart du temps à un haut niveau professionnel. Installée côté jardin, Magali Albertini tient vaillamment le piano, avec à ses côtés Clément Delmas, tourneur de pages qui joue parfois d’un gong et, surtout, du glockenspiel associé aux différentes apparitions des clochettes de Papageno. Beaucoup de satisfactions parmi les dix (jeunes) chanteurs, à commencer par Safir Behloul, Tamino d’un beau tempérament lyrique, et par Ronan Debois, Pagageno très en voix malgré sa flûte de Pan souvent récalcitrante. Encore un peu verte, la Pamina d’Eva Ganizate n’a cependant pas de peine à s’imposer, comme Laetitia Ayrès en Papagena, et Julia Knecht se tire avec les honneurs des deux périlleux airs de la Reine de la nuit. Le bien jeune Sarastro de Baptiste Jore, qui accompagne par ailleurs à la flûte la pantomime des animaux au I et l’initiation au II, apparaît en revanche plus en retrait, de même que le Monostatos de Brice Poulot. Convaincant, le trio des dames l’est cependant moins lorsqu’il se transforme en trio des jeunes garçons.


Le site de la compagnie «Opéra du jour»
Le site du théâtre Le Ranelagh
Le site de Laetitia Ayrès



Simon Corley

 

 

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