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Beau concert et heureux voyage

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
11/21/2012 -  et 14 (Reggio Emilia), 15 (Perugia), 18 (Köln), 19 (St. Pölten), 20 (Birmingham) novembre 2012
Igor Stravinski : Concerto en ré – Octuor
Ludwig van Beethoven : Concertos pour piano n° 1, opus 15, et n° 3, opus 37

Mahler Chamber Orchestra, Leif Ove Andsnes (piano et direction)


L. O. Andsnes (© Ozgür Albayrak)


Les cinq Concertos pour piano et la Fantaisie pour piano, chœur et orchestre de Beethoven en une soixantaine de concerts et dans une dizaine de pays: en mai, l’Orchestre de chambre Mahler et Leif Ove Andsnes se sont lancés dans un cycle, «The Beethoven Journey», qui se prolongera jusqu’en 2015 et que Sony immortalisera au disque au fur et à mesure. Une initiative destinée à sensibiliser les jeunes malentendants à la musique («Feel the music») s’inscrit dans le cadre de ce projet artistique et éducationnel. Bruxelles constitue la dernière étape d’une tournée qui a débuté le 14 novembre dernier et durant laquelle les Premier (1795-1798) et Troisième Concertos (1800-1802) ont été exécutés.


Le recours à une formation de dimension réduite se traduit par des interprétations sveltes et acérées qui, sans renouveler l’approche de ces œuvres depuis longtemps traitées de la sorte, préserve l’essence de cette musique. L’équilibre entre les pupitres et la précision de la mise en place, des dialogues et des attaques constituent autant de preuves d’une exécution peaufinée depuis longtemps. Tant sur la forme que sur le fond, les options retenues n’autorisent aucun reproche, encore que le Largo du Premier, par exemple, paraît anecdotique en regard d’un Rondo tout particulièrement revigorant. Le niveau instrumental s’avère de premier ordre : les membres de l’orchestre, parmi lesquels ne figure aucun Belge, déploient une sonorité remarquable et affichent une vigilance de chaque instant. Leif Ove Andsnes fait oublier la technique au profit de la musicalité : ligne impeccablement tenue, nuances infimes, jeu perlé, timbres somptueux, rythme et dynamique supérieurement contrôlés. Offert en guise de bis, un extrait de la Vingt-deuxième Sonate de Beethoven illustre encore les compétences du pianiste norvégien qui, dans cette page, donne véritablement l’impression d’effleurer le clavier.


Deux pièces de Stravinski introduisent chacune des deux parties alors que la Musique pour cordes, percussion et célesta de Bartók avait été préalablement retenue. Jouant debout, à l’exception bien sûr des violoncelles, les cordes se distinguent positivement dans le Concerto en ré (1946) : si elles manquent de liant dans le premier mouvement, les teintes sombres et les effets sonores dans l’Arioso convainquent par contre pleinement tandis que la vigueur naturelle du Rondo ne compromet pas la cohésion entre les pupitres. Les vents traduisent quant à eux la pétulance, la finesse et la spiritualité de l’Octuor (1922-1923). Néanmoins, ces compléments allongent la durée de la soirée en ce sens que le plateau doit être réaménagé à chaque fois : trente minutes de retard au total par rapport à l’heure de fin indiquée dans le programme, comme si l’estimation ne tenait pas compte de la durée de la pause – ce n’est pas la première fois que cela arrive.


Après le concert, le pianiste s’est prêté à une séance d’autographes d’autant mieux venue que le premier album regroupant justement les deux Concertos au programme est paru il y a quelques mois : un marketing rondement mené qui rappelle, toutes proportions gardées, celui du nouveau projet discographique de Cecilia Bartoli venue justement se produire au Bozar il y a quelques jours. Quant au cycle «Orchestres internationaux», il se poursuivra le 24 novembre : sous la direction d’Antonio Pappano, l’Orchestre de l’Académie nationale de Sainte-Cécile interprètera, outre, la Sinfonia de Luisa Miller de Verdi, le Concerto pour piano (avec Jan Lisiecki) et la Deuxième Symphonie de Schumann.


Le site de Leif Ove Andsnes
Le site de l’Orchestre de chambre Mahler



Sébastien Foucart

 

 

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