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Anna superstar

Paris
Salle Pleyel
11/11/2012 -  et 30 octobre (Ljubljana), 3 (Stuttgart), 5 (München), 8 (Amsterdam), 14 (Berlin), 18 (Frankfurt), 21 (Nürnberg), 23 (Praha), 27 (Essen), 30 (Wien) novembre 2012
Piotr Ilitch Tchaïkovski : Iolanta, opus 69
Anna Netrebko (Iolanta), Sergei Skorokhodov (Vaudémont), Vitalij Kowaljow (Le Roi René), Lucas Meachem (Robert), Luka Debevec Mayer (Bertrand), Vassily Savenko (Ibn-Hakia), JunHo You (Alméric), Monika Bohinec (Marta), Theresa Plut (Brigitta), Nuska Rojko (Laura)
Slovenski komorni zbor, Orkester Slovenska filharmonije, Emmanuel Villaume (direction)


A. Netrebko (© Kasskara/DG)


En 1984, une Galina Vichnievskaya pourtant déclinante avait déjà fait triompher Iolanta à Pleyel, avec monsieur au pupitre – le CD existe chez Warner. C’est le dernier opéra de Tchaïkovski, un acte unique freudien avant l’heure : l’héroïne, qui ignore que l’on peut percevoir la réalité par la vue, finira par ouvrir les yeux grâce à la volonté et à l’amour. Anna Netrebko, à son tour, s’empare de l’œuvre, qu’elle a notamment chantée à Salzbourg en 2011 avec Piotr Beczala. Est-ce parce qu’elle se trouve dans son arbre généalogique ? Très charnue, la voix semble plus russe que d’habitude, plus corsée aussi, en particulier à partir du médium, alors que l’aigu rayonne toujours autant. Si ses incarnations belcantistes peuvent laisser sceptique, sa rayonnante Iolanta remporte les suffrages par la maîtrise de la tessiture et l’intensité de l’interprétation, sinon par la subtilité. Le triomphe de la star russe, de toute façon, était assuré, dès son entrée en robe bustier rose, par un public acquis d’avance.


La subtilité ne caractérise d’ailleurs pas l’ensemble, à cause notamment de la direction : loin de diriger l’opéra intimiste dont nous parle le programme, Emmanuel Villaume, efficace et théâtral mais trop carré, trop limité dans l’éventail dynamique, fait plutôt de l’œuvre un grand opéra post-meyerbeerien, oublieux de la variété des couleurs. Cela dit, son enthousiasme entraîne l’orchestre slovène – et le chœur, excellent. Et puis, donné dans le cadre des « Grandes voix », le concert ne trompe pas son monde : elles sont là, riches, homogènes, jusqu’à celles des rôles secondaires. Le Vaudemont transi de Sergei Skorokhodov, voix assez centrale à l’aigu aisé, affiche une santé vocale à toute épreuve, pas rebelle non plus à la nuance – le duo enflammé avec Iolanta ne manque pas de panache. Noble roi de Vitalij Kowaljow, médecin profond de Vassily Savenko, Robert racé de Lucas Meachem, Marta très présente de Monika Bohinec.


Merci aux « Grandes voix » de nous avoir rappelé les mérites de Iolanta. Après Le Château de Barbe-Bleue et Tristan et Isolde, voilà le troisième opéra en concert donné à Pleyel qui, pour ce début de saison, dame le pion à un Opéra essoufflé par les reprises.


Le site des « Grandes voix »



Didier van Moere

 

 

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