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Des Noces de répertoire

Paris
Opéra Bastille
09/15/2012 -  et 17, 20*, 24, 26, 29 septembre, 2, 4, 7, 9, 13, 19, 22, 25 octobre 2012
Wolfgang Amadeus Mozart : Le Nozze di Figaro
Luca Pisaroni (Il Conte d’Almaviva), Emma Bell (La Contessa d’Almaviva), Camilla Tilling (Susanna), Alex Esposito (Figaro), Anna Grevelius (Cherubino), Mary McLaughlin (Marcellina), Carlos Chausson (Bartolo), Carlo Bosi (Don Basilio), Antoine Normand (Don Curzio), Christian Tréguier (Antonio), Zoé Nicolaidou (Barbarina), Andreea Soare, Anna Pennisi (Due Donne)
Orchestre et Chœur de l’Opéra National de Paris, Evelino Pidò (direction)
Giorgio Strehler (mise en scène), (réalisation de la mise en scène)


L. Pisaroni (© Opéra national de Paris/Christian Leiber)


Encore ! Autant Les Contes d’Hoffmann et le Capriccio de Robert Carsen restaient excitants, autant ces énièmes Noces de Strehler ne rendent décidément pas justice au talent du metteur en scène disparu. A force, le décor – celui de la reprise scaligère – finit par sentir le carton-pâte, la production la poussière des réserves de musée. Humbert Camerlo a beau faire un travail d’artisan scrupuleux et fidèle, rien n’y fait. Même le dernier acte, qu’on avait aimé en 2010-2011, perd son charme de nocturne à la Watteau. Heureusement, reste la musique, plutôt bien portée par le chef et les chanteurs, même si l’on n’entend rien d’exceptionnel.


Vif et précis, Evelino Pidò, pas mozartien né de toute façon, dirige moins sèchement que naguère un orchestre consentant à défaut d’être investi. Il tient son affaire, sans temps mort, à l’écoute d’une distribution de qualité formant un ensemble homogène. Si la Comtesse d’Emma Bell manque de lumière dans le timbre, si la voix vibre un peu, elle a de la chair, des couleurs, du caractère et le personnage est campé, entre l’espoir et la douleur. Camilla Tilling, elle, a la fraîcheur mutine de Suzanne, moins à l’aise, comme la plupart, lorsque le rôle s’ancre dans le médium, même si la voix se projette assez bien. De la fraîcheur, le Chérubin d’Anna Grevelius n’en manque pas, elle qui chante ses airs en grande styliste, quitte à lisser un peu les émois d’un page qu’on souhaiterait parfois plus remuant. Le solide Figaro d’Alex Esposito devra aussi mûrir, dont la belle voix gagnera à libérer davantage ses couleurs et ses colères. Luca Pisaroni, lui, réussit sa mue, mettant dans le maître l’autorité qu’avait déjà le valet, grand seigneur sans outrance dans la rage ou la passion, modelant ses phrases avec une élégance consommée. Toujours pittoresque, la Marcelline de Mary McLaughlin – mais quelle différence avait ce que Claus Guth faisait d’elle à Salzbourg ! –, toujours charmante la Barberine de Zoé Nicolaidou, le vétéran Carlos Chausson chantant son Bartholo sans l’escamoter, en vrai basse d’opéra buffa.


Ne boudons donc pas le plaisir de la musique : on passe une bonne soirée... de répertoire.



Didier van Moere

 

 

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