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Amuse-bouche exquis

Geneva
Grand Théâtre
09/10/2012 -  et 12, 15, 17 septembre 2012
Gioacchino Rossini: Il barbiere di Siviglia
Lawrence Brownlee (Il Conte Almaviva), Alberto Rinaldi (Bartolo), Silvia Tro Santafé (Rosina), Tassis Christoyannis (Figaro), Roberto Scandiuzzi (Don Basilio), Sophie Gordeladze (Berta), Nicolas Carré (Fiorello), Aleksandar Chaveev (Un ufficiale)
Chœur du Grand Théâtre de Genève, Ching-Lien Wu (préparation), Orchestre de la Suisse Romande, Alberto Zedda (direction musicale)
Damiano Michieletto (mise en scène), Paolo Fantin (décors), Silvia Aymonino (costumes), Fabio Barettin (lumières)


(© GTG/Vincent Lepresle)


Auréolé du succès de sa récente Bohème à Salzbourg, le jeune metteur en scène italien Damiano Michieletto a ouvert la saison lyrique genevoise en reprenant sa production du Barbier de Séville créée au Grand Théâtre en septembre 2010. Le spectacle n’a pas pris une ride et garde toute sa fraîcheur et sa pétulance. On retrouve l’habile dispositif pivotant qui montre, en alternance, la façade décrépie d’un immeuble dans un quartier populaire de Séville, avec ses habitants accoudés au balcon, la lessive suspendue aux fenêtres, le concierge dans sa loge, des clients attablés dans un bar à tapas, puis l’intérieur de la maison de Bartolo, avec ses différentes pièces sur trois étages, particulièrement hautes en couleur. Ce Barbier genevois a bien des points communs avec La Bohème salzbourgeoise puisque, dans les deux cas, le metteur en scène a choisi de transposer, avec beaucoup d’acuité et de finesse, un chef d’œuvre lyrique du passé dans le monde des jeunes d’aujourd’hui, Rosina et Almaviva étant ici deux post-ados branchés et amoureux. Opéra bouffe oblige, aucune critique sociale ne vient cependant émailler le propos. Les trouvailles et les gags s’enchaînent de manière parfaitement fluide pour composer un spectacle truculent de bout en bout.


Comme il y a deux ans, Alberto Zedda est dans la fosse, à la tête de l’Orchestre de la Suisse Romande. Il dirige avec verve et concentration, extrêmement attentif au moindre phrasé des musiciens et à la respiration des chanteurs. Néanmoins, sa lecture paraît un brin trop sage, sans le pétillement généralement associé à la musique de Rossini. Plusieurs solistes reprennent leur rôle: Alberto Rinaldi compense désormais l’usure de la voix par une forte présence scénique, qui en fait un Bartolo truculent. En petite forme vocale, Tassis Christoyannis n’en incarne pas moins un Figaro finaud et rusé, soucieux de sa prestance. Silvia Tro Santafé fait preuve d’un abattage scénique impressionnant en Rosina midinette fan d’Antonio Banderas et lance ses vocalises avec aplomb. Parmi les nouveaux venus, on retiendra l’impayable Berta de Sophie Gordeladze, clope au bec et balai à la main, rivale malheureuse de Rosine, le Basilio sonore et caverneux de Roberto Scandiuzzi et surtout le superbe Almaviva de Lawrence Brownlee, timbre ardent et éclatant, stupéfiant d’aisance dans les passages d’agilité. Cette reprise vaut le détour rien que pour lui.


Un amuse-bouche exquis avant le plat de résistance: la création mondiale de JJR, de Philippe Fénelon, pour célébrer le tricentenaire de la naissance de Rousseau.



Claudio Poloni

 

 

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