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Un, deux, trois, quatre

Oviedo
Cloître du Musée archéologique des Asturies
07/31/2012 -  
Franz Schubert : Rondo en la majeur D. 951 – Fantaisie en fa mineur D. 940
Johannes Brahms : Variations sur un thème de Robert Schumann, opus 23 – Danses hongroises n° 1, 12, 17, 19 et 21

Duo Wanderer: Maria Teresa Pérez Hernández, Francisco Pantín (piano)




Un: un concert du festival musical d’été d’Oviedo qu’on croyait moribond, voire définitivement enterré compte tenu de la crise qui affecte gravement le pays, un cloître plateresque aux superbes enduits ocrés découpés par des ogives gothiques de pierre blonde, un piano Yamaha laqué de noir, placé dans un angle de telle façon que la moitié du public qui se pressait bien avant l’heure pour rentrer ne puisse rien voir. L’écrin doré, animé de riches blasons, fort bien éclairés, est superbe sans que la réverbération soit pour autant excessive sous les voûtes. La seule gêne proviendra finalement des heures fièrement prononcées par les cloches de la cathédrale toute proche.


Deux: deux pianistes locaux et deux compositeurs à l’affiche. Les premiers sont Maria Teresa Pérez Hernández, à droite du clavier, déjà entendue en août 2004 dans le cadre du festival d'été de la capitale des Asturies, et Francisco Pantín, aux graves. Point d’esprit d’aventure chez eux mais un sérieux paraissant à toute épreuve. Ils déploient un jeu sans cesse clair et sûr quoique un brin académique. L’entente est parfaite et l’équilibre dans la frappe constant. Le programme associe par ailleurs deux compositeurs, Franz Schubert (1797-1828) et Johannes Brahms (1833-1897). Le Rondo (1828) de Schubert est un peu tendu et manque assurément de respiration et si l’articulation est au-dessus de toute louange, comme la légèreté du toucher, le jeu est passablement métronomique. La Fantaisie (1828) détend heureusement les artistes qui font alors preuve de leur talent en déployant un jeu plus nuancé et délicat, dans une interprétation sans arrière-pensées, tout à leur plaisir de jouer ensemble. En seconde partie, les Variations sur un thème de Robert Schumann (1861) sont aussi pesantes que massives et il faut retrouver les Danses hongroises (1852-1869), pour se dérider un peu. La Première est menée sans esbroufe inutile, la Douzième coule pleine de charme, la Dix-septième explose, toute pétillante et exempte de la moindre vulgarité, la Dix-neuvième, entraînante, flatte les oreilles par sa gaîté tandis que la Vingt-et-unième, virevoltante et bien enlevée, est l’occasion de montrer que les deux interprètes possèdent une technique aussi sûre que leur goût.


Trois: trois compositeurs en fait. Si une partie de public quitte bruyamment le cloître dès les dernières notes, le Duo Wanderer offre malgré tout un bis. Ce sera pour présenter une œuvre du troisième compositeur de la soirée, Maurice Ravel (1875-1937), «Laideronnette, impératrice des pagodes», extrait de Ma mère l’oye (1910), à l’esthétique fort éloignée de celle de Brahms. La sècheresse du jeu déçoit un peu mais le charme de ces pages rappelant le monde de l’enfance opère malgré tout, le Duo Wanderer ne manquant pas d’élégance.


Quatre: quatre mains, car, on l’aura deviné, c’était un concert dédié au répertoire pour quatre mains, fil conducteur de la carrière artistique du Duo Wanderer. Le duo, qui a enregistré récemment Schubert, manifeste à l’évidence une belle appétence pour ce répertoire somme toute peu fréquent au concert, croisant les mains au-dessus du même clavier dans une entente exemplaire qui donne envie de mieux le connaître.


Le site du festival d’Oviedo



Stéphane Guy

 

 

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