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Presque comme si on y était

Orange
Théâtre antique
07/28/2012 -  & 31 juillet* 2012
Giacomo Puccini: Turandot
Lise Lindström (Turandot), Maria Luigi Borsi (Liù), Roberto Alagna (Calaf), Marco Spotti (Timur), Chris Merritt (Altoum), Marc Barrard (Ping), Jean-François Borras (Pang), Florian Laconi (Pong), Luc Bertin-Hugault (Un mandarino)
Orchestre national de France, Chœurs de l’Opéra-Théâtre d’Avignon, des Opéras de Nice, Toulon, Tours, Maîtrise des Bouches-du-Rhône, et Ensemble vocal des Chorégies d’Orange, Michel Plasson (direction musicale)
Charles Roubaud (mise en scène), Dominique Lebourges (scénographie), Katia Duflot (costumes), Marie-Jeanne Gauthé (vidéo), François Goetghebeur (réalisateur TV)


(© B. Abadie & C. Reveret)


Compte-rendu de la retransmission télévisée du 31 juillet 2012 en direct sur FR3


À l’heure où la « compette », les « qualifs », les « perfs », les « Vous le disiez, mon cher Gérard (Holtz)», les « Vous l’avez dit mon cher Lionel (Chamoulaud) » battent leur plein à Londres et asphyxient les programmes de France Télévisions, la soirée lyrique proposée hier soir par FR3 en direct des Chorégies d’Orange était une autre façon, tout aussi noble, de se ruer vers l’or.


C’est un Turandot de haut vol que nous a offert l’infatigable directeur artistique des Chorégies Raymond Duffaut. La mise en scène de l’excellent Charles Roubaud est remarquable de fluidité et de cohérence. L’utilisation de projections savantes autant que dramatiques parviennent à donner l’illusion que le décor change, soulignant çà et là quelques aspects de l’ouvrage souvent passés sous silence. Le déplacement des chœurs, toujours problématique sur une scène aussi large (86 mètres) et peu profonde (10 mètres), est réglé au millimètre et les figures géométriques sont du meilleur effet. Katia Duflot signe des costumes d’une très grande beauté tragique, sans recours excessif au tissus fastueux et lourds de l’Empire du milieu.



L. Lindström & R. Alagna. (© B. Abadie & C. Reveret)



Musicalement - avec les réserves qui s’imposent dans le cas d’une retransmission à la télévision - ce Turandot semble digne des meilleurs moments de l’histoire des Chorégies. Roberto Alagna, dont Calaf est une prise de rôle, semble avoir récupéré de sa méforme vocale le soir de la première. Il est égal à lui-même en séducteur invétéré. Certes, son « Nessun dorma » est d’un bon métal, mais le remerciement au public pour ses applaudissements une poignée de secondes après la fin de l’air n’est pas du meilleur goût, même à Orange où le divo est chez lui. L’Américaine Lise Lindström qui fait ses débuts à Orange dans le rôle-titre est une Turandot d’une belle intensité dramatique, hiératique, hautaine et glaciale, dont le masque d’airain finit par tomber. La voix semble à la hauteur des exigences de l’écriture musicale et la redoutable tessiture est abordée avec confiance. Son « In questa reggia » mérite une mention plus qu’honorable. L’autre surprise agréable de la soirée c’est la Liù de Maria Luigi Borsi, tout en justesse et en sincérité, servie par une voix au timbre clair. Marc Barrard (Ping), Jean-François Borras (Pang), et Florian Laconi font honneur à l’école de chant française, tandis que Chris Merritt (Altoum), et Marco Spotti (Timur) complètent une solide distribution.


Michel Plasson, à la tête de l’Orchestre national rend justice à cette tempête musicale, parvenant presque à faire oublier que les 20 dernières minutes (juste après l'air de Liù au troisième acte), dues à Franco Alfano, ne sont pas tout à fait à la hauteur du reste de l’ouvrage.


La réalisation TV de François Goetghebeur est plutôt soignée mais l’abondance de gros plans impitoyables sur les visages des chanteurs, leurs plombages, leur luette, ou encore leurs faux-cils démesurés (ces derniers faisant ressembler Ping, Pang et Pong à des drag-queens) vus en haute définition étaient-ils vraiment nécessaires ?


En 2013, les quarante-deuxièmes Chorégies présenteront Le Vaisseau fantôme, Un bal masqué, deux concerts lyriques (Antonacci/Alagna et Ciofi/Nucci), ainsi qu’un récital du pianiste Lang Lang.


L’intégrale de la représentation en replay



Christian Dalzon

 

 

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