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Trios polonais

Cracow
Philharmonie K. Szymanowski (Salle dorée)
07/19/2012 -  
Frédréric Chopin : Trio avec piano en sol mineur, opus 8
Adam Walacinski : Cinq épisodes pour trio avec piano
Artur Malawski : Trio avec piano

Trio Malawski: Slawomir Cierpik (piano), Maciej Lulek (violon), Barbara Lypik-Sobaniec (violoncelle)


Le Trio Malawski (© Anna Kaczmarz)


Un concert de trios polonais se doit presque de commencer par celui de Chopin, où l’enthousiasme de la jeunesse va de pair avec une grande maturité. Le Trio Malawski, qui emprunte son nom au compositeur Artur Malawski (1903-1957), l’interprète avec fougue, au risque d’une certaine surenchère dans la dramatisation. Mais on est surtout gêné par un décalage entre le piano et les cordes et entre les cordes elles-mêmes : la violoncelliste domine nettement ses partenaires, le piano monochrome et sans nuances ne fait guère chanter la musique, en particulier dans l’Adagio sostenuto.


Le Trio Malawski s’avère beaucoup plus homogène dans les Cinq épisodes (2001) d’Adam Walacinski, né en 1928, grande figure de la vie musicale cracovienne, dont la carrière s’est partagée entre la composition, notamment de musiques de film, la critique, et l’enseignement. Cinq pièces que l’on aurait dites au XIXe siècle « caractéristiques », très différentes d’esprit, écrites dans un langage assez traditionnel, où le musicien montre à la fois son indépendance, son art de la concentration et son sens de la narration – rien à voir avec les miniatures à la Webern. Les interprètes restituent l’ambiance de chaque Episode, où il faut rendre la brièveté éloquente.


Artur Malawski (1903-1957), également compositeur et professeur, qui fut le maître de Penderecki, ne mérite pas le relatif oubli où il est tombé – même en Pologne. On devrait par exemple entendre davantage, outre le Trio, ses Etudes symphoniques pour piano et orchestre de 1947 ou son ballet-pantomime de 1952 Wierchy [Les Cîmes], inspiré par la musique montagnarde comme vingt ans avant Harnasie de Szymanowski. Le Trio de 1953, sa dernière œuvre de musique de chambre, est une de ses meilleures œuvres, et sans doute un des meilleurs Trios du moment. Classique dans sa structure, il témoigne d’un métier sûr et révèle un tempérament lyrique et passionné, dès son Lento. Allegro moderato initial, où des dissonances, des violences montrent que le classicisme du propos ne signifie pas un « retour à ». L’Andante sostenuto joue aussi sur les oppositions de couleurs, tandis que le Scherzo, sorte de mouvement perpétuel, est porté par une irrésistible verve rythmique qu’on retrouve dans le Final, où le lyrisme du compositeur perce à nouveau dans la partie médiane. On pense parfois, à l’écoute de ce Trio, à Chostakovitch. Ici encore, les trois musiciens s’accordent parfaitement, même si l’on persiste à préférer les cordes, avec, décidément, une mention spéciale pour le violoncelle d’Elzbieta Lypik-Sobaniec.



Didier van Moere

 

 

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