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Rencontres et lumières

Saint-Riquier
Abbatiale
07/17/2012 -  
Claude Debussy : Première Suite d’orchestre (orchestration de Philippe Manoury) – La Mer
Maurice Ravel : Concerto pour piano en sol majeur – Boléro

Bertrand Chamayou (piano)
Les Siècles, François-Xavier Roth (direction)




Sous la direction artistique de Sandra Moubarak et Anthony Leroy, le Festival de Saint-Riquier - Baie de Somme développe deux fils rouges cette année : les rencontres et la lumière. Du 13 au 22 juillet, dix-neuf concerts se tiennent en l’abbaye de Saint-Riquier mais aussi à Abbeville et dans les villages environnants de Long et Oneux. La musique, pas uniquement classique, occupe bien sûr l’essentiel de la programmation qui s’inscrit dans un cadre intellectuel et artistique plus large : classes de maître, conférences, exposition consacrée au peintre samarien Alfred Manessier (1911-1993).


Habitués des lieux, Les Siècles se produisent en l’abbatiale ce mardi dans un programme Debussy et Ravel. Rien de plus convenu que de réunir les deux compositeurs mais la soirée débute par la rare Première Suite d’orchestre (1882-1883) de celui dont le monde de la musique célèbre cette année le sesquicentenaire de la naissance. A partir de la version pour piano à quatre mains, Philippe Manoury a complété l’orchestration de cet ouvrage partiellement achevé dont le manuscrit a été retrouvé il y a quelques années et qui précède le séjour du compositeur à Rome : rien de très personnel dans cette musique encore proche de Massenet mais savoureuse et pleine d’adresse. Dirigé par François-Xavier Roth, l’orchestre en livre une interprétation toute en courbes, finesse et éclat.



F.-X. Roth(© Grégoire Pont)


Nettement plus connu, le Concerto en sol (1931) de Ravel permet d’apprécier un élégant Pleyel à propos duquel le programme de salle reste muet. Malgré l’acoustique généreuse de l’abbatiale qui tend à enfouir les pupitres du fond, Bertrand Chamayou parvient à mettre en valeur les qualités de cet instrument naturellement peu puissant mais dont la sonorité n’est pas souffreteuse pour autant. Dans un style impeccable, le pianiste déploie un jeu véloce et précisément dosé qui s’insinue avec aisance entre les interventions au point des différents pupitres – remarquable dialogue avec le cor anglais et la flûte dans l’Adagio assai. Le soliste s’exprime autant de clarté et de délicatesse dans «La Fille aux cheveux de lin» extrait du Premier Livre des Préludes de Debussy.


«De l’aube à midi sur la mer» paraît un peu lisse, un constat sans doute imputable à l’acoustique, mais l’exécution des deux autres «esquisses» formant La Mer (1903-1905) offre davantage de satisfaction grâce à l’attention que le chef porte au rythme, à la dynamique et au phrasé. Témoignant d’un bel enthousiasme et d’un réel sens collectif, l’orchestre enlève brillamment «Dialogue du vent et de la mer» après un «Jeux de vagues» limpide et transparent. Aucun fléchissement dans un Boléro ni trop rapide ni trop lent, dont l’intensité progresse remarquablement et qui démontre une fois de plus le remarquable niveau des bois et des cuivres. François-Xavier Roth prend ensuite la parole, non pour annoncer un bis, mais pour indiquer que si ce concert s’achève avec «l’œuvre la plus connue de la musique française», il a débuté avec une composition inédite dont il a assuré la «création saint-riquérienne», plus exactement centuloise.


Le site du Festival de Saint-Riquier
Le site des Siècles
Le site de François-Xavier Roth



Sébastien Foucart

 

 

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