|
Back
Traetta, une découverte Geneva
Cour de l’Hôtel de Ville
07/10/2012 - et 11*, 13, 14 juillet 2012
Tommaso Traetta: Le serve rivali
Clara Meloni (Palmetta), Chiara Brunello (Giacinta), William Lombardi (Giannino), Humberto Ayerbe Pino (Letanzio), Katia Benz (Carlina), Sacha Micho (Don Grillo)
L’Orchestre de Chambre de Genève, Riccardo Mascia (études musicales, clavecin), Franco Trinca (direction musicale)
Pier Paolo Pacini (mise en scène et scénographie), Sartoria Teatrale Fiorentina (costumes), Iguy Roulet (lumières)
(© Jean-Rémy Berthoud)
S’il fut quasiment adulé de son vivant, Tommaso Traetta (1727-1779) est aujourd’hui pratiquement tombé dans l’oubli. Formé à Naples comme la plupart des musiciens de son époque, le compositeur fut associé aux réformes lancées par Gluck pour moderniser l’opéra italien. Sa carrière internationale le mena jusqu’à Saint-Pétersbourg, où il créa Antigone en 1772, qui est considéré comme son chef-d’œuvre. La même année, Mozart, alors âgé de 16 ans, écrivit Lucio Silla pour Milan.
On saura gré à l’Opéra de Chambre de Genève d’avoir voulu faire (re)découvrir Traetta, en choisissant d’exhumer Le serve rivali, un ouvrage créé à Venise en 1766. Grand succès à sa création, il figura parmi les opéras bouffes les plus représentés en Europe jusqu’à la Révolution. Basée sur un livret de Pietro Chiari, l’œuvre est une parodie des faiblesses et de l’instabilité du cœur, satire ironique et mordante des sentiments humains et de la vaine agitation des passions. Pour l’occasion, le musicologue napolitain Francesco Paolo Russo a établi une édition critique en utilisant les sources les plus proches de la première exécution encore disponibles aujourd’hui.
L’Opéra de Chambre de Genève a pour vocation de donner leur chance à de jeunes chanteurs talentueux. Chaque été, l’institution s’associe à L’Orchestre de Chambre de Genève pour présenter une production lyrique. A défaut d’expérience, d’adéquation stylistique et de finesse vocale, les interprètes réunis dans la Cour de l’Hôtel de Ville ont tous fait preuve d’engagement, d’enthousiasme et de fraîcheur, dans des rôles scéniquement exigeants et musicalement difficiles. Ils ont été admirablement accompagnés par le chef Franco Trinca, qui a rendu pleinement justice à cette musique légère et délicate, pétillante parfois, mais toujours tellement expressive dans la richesse de ses couleurs. Une musique qui mériterait d’être entendue beaucoup plus souvent.
Claudio Poloni
|
