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Finistère

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A l’ouest, du nouveau

Finistère
Crozon (Eglise Saint-Pierre)
05/19/2012 -  
Joseph Haydn : Quatuor n° 35, opus 20 n° 5
György Kurtág : Moments musicaux, opus 44
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Quatuor n° 1, opus 11

Quatuor Ardeo: Olivia Hughes, Carole Petitdemange (violon), Lea Boesch (alto), Joëlle Martinez (violoncelle)




Depuis douze ans, grâce au «Festival du bout du monde», la presqu’île de Crozon vit déjà, début août, à l’heure des musiques du monde. Et depuis l’an dernier, c’est maintenant la musique dite «classique» que «Quatuor à l’ouest» fait résonner dans cette extrémité centrale du Finistère: nouvelle preuve, nonobstant un contexte économico-culturel difficile, du dynamisme de la région, qui a sans nul doute gagné à regrouper ses forces au sein d’une nombreuse – pas moins de trente-et-un membres – et active «Fédération des festivals de musique classique en Bretagne».


Comme en 2011, c’est à la faveur du pont de l’Ascension que sept concerts sont proposés au fil de ces quatre jours, un l’après-midi et, sauf le dimanche, un le soir, dans divers édifices de la presqu’île: plusieurs quatuors, bien sûr – Ardeo, Equinoxe, Matheus, Psophos, Varèse – mais aussi, le vendredi, deux programmes autour de Mozart avec Jean-François Zygel (dont un «concert croisière»). Le festival offre par ailleurs deux expositions permanentes sur la lutherie et l’édition musicale et organise une académie de quatuor, sous la direction du violoncelliste Alain Brunier (assisté des quatuors Equinoxe et Varèse), dont les stagiaires donnent un concert le samedi matin.


A l’affiche de la première édition, le Quatuor Ardeo compte donc déjà parmi les fidèles, avec cette fois-ci un programme sous-titré «Périple», en l’église Saint-Pierre de Crozon (XVIe, restaurée en 1866 et en 1901), au pied du Retable des dix mille martyrs, étonnante sculpture polychrome du XVIIe. Dans le Trente-cinquième Quatuor de Haydn, Cinquième de l’Opus 20 (1772), la très forte réverbération en dit peu sur la sonorité et le jeu des musiciennes – dommage notamment pour la fugue finale qu’on devine d’une grande finesse, du bout de l’archet – et contribue sans doute à cette impression d’un jeu cultivant un certain romantisme, dès le premier thème de l’Allegro moderato, très ralenti. Cela étant, comment résister à la suavité de l’Adagio, avec Olivia Hughes en premier violon quasi concertant?


L’acoustique ne nuit pas trop à cette délicate mécanique de précision que sont les Moments musicaux de Kurtág, destinés au concours de Bordeaux en 2005, à l’occasion duquel les Ardeo s’étaient faites connaître en remportant le deuxième prix et le prix de la critique musicale. Elles n’ont rien perdu de leur maîtrise technique et expressive de ces six aphorismes, que Carole Petitdemange, désormais au premier violon, a l’excellente idée de présenter brièvement au public.


L’écriture plus dense du Premier Quatuor (1871) de Tchaïkovski tend en revanche davantage à se perdre sous les voûtes: plein de fougue et d’élan, le Quatuor Ardeo ne fait pas mentir la flamme qu’évoque son nom, mais le célèbre Andante cantabile, encombré de portamenti envahissants, paraît un peu trop sucré. En bis, le «Notturno» du Second Quatuor (1882) de Borodine trouve en revanche un ton plus juste, avec de magnifiques solos de violoncelle de Joëlle Martinez et d’alto de Lea Boesch (qui a récemment pris la place de Caroline Donin au sein de la formation).


Le site de «Quatuor à l’ouest»
Le site du Quatuor Ardeo



Simon Corley

 

 

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