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Marteau sans maître

Paris
Hôtel de Soubise
04/21/2012 -  
Johann Sebastian Bach : Sonate pour violon n° 1, BWV 1001
Niccolò Paganini : Caprices, opus 1 n° 7, n° 5 et n° 11
Béla Bartók : Sonate pour violon seul, sz.117 : Tempo di ciaccona
Leos Janácek : Sonate pour violon et piano
Claude Debussy : Sonate n° 3 pour violon et piano

Julien Szulman (violon), Nathanaël Gouin (piano)


J. Szulman


Dans le cadre de ses traditionnels concerts de fin d’après-midi du samedi en l’hôtel de Soubise, «Jeunes talents» devait accueillir Tatsuki Narita, deuxième grand prix au concours Long-Thibaud 2010. Ayant déclaré forfait trois jours avant l’échéance, il est remplacé par Julien Szulman (né en 1985), cinquième prix à ce même concours en 2005, après avoir été finaliste au concours Alberto Curci de Naples (2002) et obtenu un prix spécial au concours de Genève (2004). Le violoniste français, déjà entendu en ce même lieu en juillet dernier, dans le cadre du festival estival de l’association, a toutefois dû procéder à quelques aménagements dans le programme. Le pianiste est en revanche inchangé, Nathanaël Gouin (né en 1988), membre du Trio Werther, prix de la presse au concours de Lyon (2011).


Le schéma du récital n’a pas été modifié, avec une périlleuse première partie balayant trois siècles de répertoire en solo. Dans la Première Sonate de Bach, Julien Szulman se montre superbe de tenue technique et musicale, conjuguant rigueur et sonorité chaleureuse, animation du propos et hauteur de vue, depuis un impressionnant Adagio initial jusqu’à un impeccable Presto final (sans ses reprises). Les trois des Vingt-quatre Caprices (1805) de Paganini qu’il a ensuite choisis ne figurent pas parmi les plus connus, mais n’en sont évidemment pas moins exigeants. Octaves, arpèges divisés et staccatos du Septième, gamme et arpèges du Cinquième, cascades de notes du Onzième: il s’en accommode avec puissance et autorité, leur conférant en outre un esprit allant bien au-delà du seul exercice virtuose, dans une exécution aussi aboutie que le permettent les aléas du concert. Enfin, le Tempo di ciaccona de la Sonate (1944) de Bartók, intense et passionné, ne laisse qu’un seul regret, celui de ne pas avoir pu entendre les trois mouvements suivants.


Après un très bref entracte, Julien Szulman est rejoint par Nathanaël Gouin, mais demeure toujours dans la musique du siècle dernier, avec un parfait stoïcisme alors que des coups de marteau sourds résonnent de plus en plus fréquemment au loin dans le bâtiment. Comme Sayaka Shoji et Gianluca Cascioli trois semaines plus tôt à Gaveau, ils couplent la Sonate de Janácek (1921) à celle de Debussy (1917). Dans la première, à l’unisson d’un piano remarquable, plus partenaire qu’accompagnateur, le violoniste fait ressortir le compositeur d’opéra dans la versatilité du Con moto initial, le lyrisme éperdu de la Ballada, l’élan de l’Allegretto et le drame du Finale. Dans la seconde, seule justification restant à ce que ce programme ait été retenu pour le concert mensuel de la thématique «Musique française», la réussite est tout aussi convaincante, les musiciens s’adaptant au caractère si expressif et versatile de l’œuvre, entre fièvre et mystère, emportements et accalmies.


Le bis offre une petite consolation à ceux qui attendaient la Seconde Sonate de Ravel, initialement programmée, avec sa Pièce en forme de habanera (1907)

Le site de Julien Szulman



Simon Corley

 

 

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