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Choc des cultures

Versailles
Opéra royal
04/11/2012 -  et 10 avril 2012 (Poitiers)
Wolfgang Amadeus Mozart : Symphonies n° 39 en mi bémol majeur, K. 543, n° 40 en sol mineur, K. 550, et n° 41 «Jupiter» en ut majeur, K. 551

Orchestre des Champs-Elysées, Philippe Herreweghe (direction)


P. Herreweghe (© Mirjam Devriendt)


Plus que jamais, le public voyait l’histoire rejoindre la légende puisque le concert de ce soir permettait d’écouter des œuvres de Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) dans le cadre du château de Versailles qu’il visita à plusieurs reprises durant sa vie, notamment lors d’un séjour de plusieurs semaines à la fin de l’année 1763 et au début de 1764. C’est notamment à cette occasion que Wolfgang et sa sœur Nannerl jouèrent du clavecin à quatre mains pour la famille royale; c’est également à cette occasion que le petit enfant qu’il était alors embrassa avec effusion les filles du Roi de France, comme le raconte avec un plaisir non dissimulé Leopold Mozart dans une lettre du 1er février.


Philippe Herreweghe et son Orchestre des Champs-Elysées ne fréquentent pas l’œuvre de Mozart de manière assidue, lui préférant nettement le répertoire du XIXe siècle (Beethoven, Schumann et Mendelssohn notamment). Pour autant, on ne peut passer sous silence les interprétations superlatives qu’ils ont données de la Grande messe en ut mineur (tant au Festival de Saintes qu’au disque) et, dans un tout autre genre, de la Sérénade «Gran Partita» (également parue chez Harmonia mundi). Le concert de ce soir au cours duquel étaient interprétées les trois dernières symphonies de Mozart (composées dans un laps de temps restreint, de la fin juin au début du mois d’août 1788) faisait donc presque figure de vraie curiosité pour le public qui s’était encore une fois déplacé en masse pour les écouter dans l’écrin de l’Opéra royal.


Face à un orchestre de taille réduite (quarante musiciens seulement dont une trentaine de cordes), Philippe Herreweghe adopte bien évidemment une approche influencée tant par la musique baroque que par le renouvellement de l’interprétation du répertoire classique. Les arêtes sont tranchantes – le Menuetto (Allegretto) de la Trente-neuvième –, le rubato inexistant, les tempi plutôt allants – les premier et troisième mouvements de la Quarantième! Si l’on peut parfois souhaiter davantage de rondeur, on reste néanmoins séduit par cette vision extrêmement rafraîchissante d’œuvres aussi célèbres. Cette réussite tient en premier lieu à la direction de Philippe Herreweghe; toujours aussi avare de gestes grandiloquents, il reste fréquemment en retrait par rapport à l’orchestre, dirigeant surtout dans les mouvements lents, l’orchestre filant seul bon train dans les mouvements rapides sous la houlette d’Alessandro Moccia, premier violon solo.


Les cordes offrent au public de superbes passages: passons rapidement sur le fameux Molto allegro de la Quarantième, enlevé à souhait, et mentionnons par exemple les quatre contrebasses (lorsqu’elles sont doublées par les bassons) dans le dernier mouvement de cette même symphonie ou l’ensemble des cordes dans le mouvement lent de la Jupiter. Mais surtout, quels vents! Les cuivres sont dominés par les deux excellents cors tenus par Jean-Pierre Dassonville et Rafael Vosseler, irréprochables tout au long du concert. Quant aux bois, on mentionnera spécifiquement les bassons mais surtout on retiendra en premier lieu les clarinettes (qui intervinrent notamment dans la Quarantième, Philippe Herreweghe ayant donc choisi la seconde version de cette œuvre, la plus souvent exécutée), et notamment la prestation de la toujours excellente Nicola Boud: son solo dans le troisième mouvement de la Trente-neuvième fut idéal par son velouté et sa simplicité.


Le site de l’Orchestre des Champs-Elysées



Sébastien Gauthier

 

 

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