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Le conte est bon

Tourcoing
Théâtre municipal Raymond Devos
03/14/2012 -  et 16*, 18 (Tourcoing), 23, 25 mars 2012 (Versailles)
Gioacchino Rossini : Tancredi
Nora Gubisch (Tancredi), Elena de la Merced (Amenaïde), Filippo Adami (Argirio), Christian Helmer (Orbazzano), Gemma Coma Alabert (Isaura), Valérie Yeng Seng (Roggiero)
Ensemble vocal de l’Atelier lyrique de Tourcoing, La Grande Ecurie et la Chambre du Roy, Jean-Claude Malgoire (direction)
Jean-Philippe Delavault (mise en scène), Natalie van Parys (chorégraphie), Jean-François Gobert (décors), Lili Kendaka (costumes), Guido Levi (lumières)




Cette saison, l’Atelier lyrique de Tourcoing célèbre les trente ans de sa fondation et, à cette occasion, Jean-Claude Malgoire a mis sur pied une programmation brassant les époques, dans laquelle Rossini occupe une place de choix : Petite messe solennelle en janvier, Péchés de jeunesse et Péchés de vieillesse en février, Le Barbier de Séville les 9, 11, 13 et 15 mai et, en ce mois de mars, reprise d’une production de Tancrède (1813) dont la première a eu lieu en 2009. La distribution, inchangée, illustre le niveau que cette institution cherche à atteindre bien qu’elle ne reçoive pas autant de subventions que les plus grandes maisons. Sans revêtir le prestige de ces dernières, l’Atelier lyrique de Tourcoing constitue à n’en point douter une excellente école pour parfaire l’art de la scène et du chant, ce qui n’empêche pas des artistes plus aguerris de s’y produire comme Nora Gubisch qui reprend du service dans le rôle-titre : voix de belles dimensions, timbre remarquable, jeu investi, convaincant dans une certaine mesure mais quelque peu fabriqué.



(© Danielle Pierre)


En comparaison, Elena de la Merced affiche plus de naturel dans son incarnation fine et sensible d’Aménaïde dont elle assume les vocalises avec contrôle et netteté. Personnages secondaires, Isaura et Roggiero bénéficient de l’exactitude et de la constance que leur apportent respectivement Gemma Coma Alabert et Valérie Yeng Seng, cette dernière sans doute trop féminine pour interpréter l’ami de Tancrède. En bonne forme vocale, bien qu’il se montre meilleur en seconde partie, Filippo Adami se glisse dans la peau du roi Argirio avec un mélange assez réussi de grandeur et de drôlerie tandis que Christian Helmer se distingue dans le rôle Orbazzano grâce à un ton mordant et un timbre parmi les plus mémorables entendus ce soir. Fort sollicité, l’Ensemble vocal de l’Atelier lyrique de Tourcoing manque d’un peu d’homogénéité mais il ne dépare pas le plateau. Plus vigoureux que rigoureux, La Grande Ecurie et la Chambre du Roy livre une prestation moyenne : la mise en place souffre ponctuellement de quelques approximations et la sonorité paraît bien maigre, en particulier celle des cordes, mais Jean-Claude Malgoire insuffle l’énergie et la vitalité propre à la musique de Rossini.


Jean-Philippe Delavault considère ce melodramma eroico comme s’il s’agit d’un conte de fées, donc avec fantaisie et humour. La conclusion est d’ailleurs des plus comiques puisqu’à l’invitation compatissante du roi, Tancrède, mortellement blessé, se lève tout ragaillardi pour porter la couronne. Malgré une direction d’acteur et une chorégraphie (Natalie van Parys) convenues, l’option se tient grâce notamment aux costumes de Lili Kendaka qui s’inscrivent dans un vague moyen âge imaginaire – à noter le déguisement d’Orbazzano, mi-homme, mi-dragon. Jean-François Gobert a conçu un décor épuré et abstrait, constitué d’une plate-forme, de toiles et, surtout, d’une lettre géante autour de laquelle Tancrède s’enroule. L’éclairage de Guido Levi apporte de vifs contrastes mais, dans un souci d’esthétique et d’unité, peut-être aurait-il dû recourir à une palette moins étendue.


Le site de l’Atelier lyrique de Tourcoing



Sébastien Foucart

 

 

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