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Le compositeur et le transcripteur

Paris
Auditorium du Louvre
12/07/2011 -  
Franz Liszt : Ballade n° 2 – Harmonies poétiques et religieuses: «Funérailles» – Nuages gris – Années de pèlerinage (Deuxième année. Italie): «Après une lecture de Dante»
Wolfgang Amadeus Mozart : Requiem, K. 626: «Lacrymosa» (transcription Liszt)
Robert Schumann : Myrthen: «Widmung» («Liebeslied»), opus 25 n° 1 – Liederkreis: «Frühlingsnacht», opus 39 n° 12 (transcriptions Liszt)
Franz Schubert : Schwanengesang: «Ständchen», D. 957 n° 4 (transcription Liszt)
Richard Wagner : Tristan und Isolde: «Isoldes Liebestod» (transcription Liszt)

Lise de la Salle (piano)


L. de la Salle (© Lynn Goldsmith)


Alors que l’année Liszt jette ses derniers feux, Lise de la Salle offre un récital correspondant en très grande partie au programme du disque qu’elle lui a récemment consacré chez Naïve (voir ici), rendant successivement hommage au compositeur et au transcripteur, à supposer d’ailleurs que ces deux activités soient chez lui réellement distinctes et dissociables. Alors qu’elle n’a pas encore vingt-cinq ans, la pianiste française (née en 1988) a déjà une décennie de carrière à son actif et confirme qu’elle n’a pas trahi les espoirs très tôt placés sur son nom, notamment par Monique Devaux en son Auditorium du Louvre.


Devant un public toussant au-delà du raisonnable mais, une fois n’est pas coutume, se retenant d’applaudir entre les morceaux, elle met d’impressionnants moyens techniques au service de toutes les dimensions de l’écriture lisztienne: bravoure et traits virtuoses, netteté de la frappe, puissance sans brutalité, richesse de la sonorité – les grondements saisissants de la main gauche dans le Seconde Ballade (1853), le glas initial de «Funérailles» (1849) – et piano volontiers orchestral – «Après une lecture de Dante» (1849) – mais qui sait aussi se faire impassible dans des Nuages gris (1881) déjà presque satistes.


Mêlant elle aussi des œuvres de notoriété variée, la seconde partie est intégralement dédiée aux transcriptions. Du Requiem (1791) de Mozart, Liszt a retenu en 1862 deux extraits: omettant le «Confutatis», Lise de la Salle s’en tient au «Lacrymosa». Fidèle au texte – dont l’essentiel, au demeurant, n’est pas de Mozart – l’adaptateur y appose toutefois sa marque fortement romantique. Parmi les quelques lieder de Schumann auxquels il s’est intéressé pour leur conférer un ton plus éclatant, sa version (1848) de «Dédicace», la première des vingt-six pièces des Myrtes (1840) est fréquemment donnée, à la différence de celle, plus tardive (1872) de «Nuit de printemps», la dernière des douze pièces du Liederkreis opus 39 (1840). En revanche, sa «Sérénade» extraite du Chant du cygne (1828), l’une de ses premières transcriptions de mélodies (1839), s’est imposée au répertoire et, refermant en si majeur un programme commencé dans le si mineur de la Seconde Ballade, son arrangement (1867/1875) de la «Mort d’Isolde» (1859) reste sans doute l’hommage le plus célèbre à celui qui devait devenir son gendre. Peut-être un peu trop droite à force d’éviter tout débordement dans Schubert, Lise de la Salle installe dès les premiers accords wagnériens un climat très prenant et restitue la dimension symphonique de cette page.


Les bis sont aussi généreux que divers: le Presto final du Concerto italien (1735) de Bach, mené à très vive allure comme une sonate de Scarlatti, bluffant mais peut-être un peu superficiel, contraste avec «Des pas sur la neige», sixième des douze Préludes du Premier Livre (1910), qui annonce de prochaines célébrations (les cent cinquante ans de la naissance de Debussy). Mais la conclusion, à la fois spectaculaire et concentrée, reviendra à «Montaigus et Capulets», sixième des dix pièces tirées par Prokofiev de son ballet Roméo et Juliette (1936/1937): à l’issue de cette soirée mêlant partitions originales et adaptées, le dernier mot revient donc à une transcription par l’auteur lui-même.


Le site de Lise de la Salle



Simon Corley

 

 

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