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« Beethovénien »

Lausanne
Salle Métropole
11/28/2011 -  et 29* novembre 2011
Wolfgang Amadeus Mozart : Symphonies n° 39, K. 543, n° 40, K. 550, et n° 41 “Jupiter”, K. 551

Orchestre de chambre de Lausanne, Bertrand de Billy (direction)


B. de Billy (© Marco Borggreve)


Une lecture superficielle de la carte de la Suisse pourrait laisse croire que Lausanne serait une petite ville coincée entre les grands centres que sont Genève et Zurich. Personne ne s’y trompe en Romandie et Lausanne est connue comme étant une ville très jeune et dynamique. Ce n’est pas un hasard s’y le Ballet Béjart y a élu domicile, ce n’est pas non plus un hasard si la prestigieuse Ecole polytechnique fédérale de Lausanne est particulièrement bien placée dans les classements des universités mondiales.


L’Orchestre de chambre de Lausanne est au diapason des ambitions de sa ville. Cet ensemble dont Christian Zacharias assure la direction artistique depuis une dizaine d’années peut se vanter de réunir un public fidèle dans la salle Métropole et de faire venir des artistes de premier rang. Fin octobre, Pascal Rophé et Dame Evelyn Glennie créaient le très ambitieux Cosmos pour percussions et orchestre de Jean-Luc Darbellay, compositeur en résidence de l’OCL. Il y a quelques semaines, Jean-Guihen Queyras donnait la réplique à Kazuki Yamada tandis que ce n’est rien moins que Bertrand de Billy qui prenait le temps sur son agenda chargé pour venir y diriger les trois dernières symphonies de Mozart.


Bertrand de Billy a beaucoup dirigé d’opéras de Mozart ces dernières années en Autriche que ce soit à Salzbourg ou à Vienne. Il ne faut pas cependant croire que celui-ci soit dans une logique viennoise classique ni que, comme de nombreux chefs de sa génération, il ignore les pratiques baroques. Le vibrato est minimal, les reprises sont scrupuleusement observées (et si Mozart les a indiquées, c’est bien pour une raison...) et les menuets sont vifs. Mais le chef français nous livre une lecture qui est la sienne. Les phrasés sont remarquablement construits et ce toujours dans une optique dramatique, ce qui sied particulièrement à la musique instrumentale de Mozart, toujours proche du théâtre. Les tempi sont allants et il évite tout rubato sentimental. Il y a peu de matière grasse ou de crème fraiche dans son approche. Voici un Mozart mature, dynamique, tourné résolument vers l’avenir et qui annonce clairement l’esprit qui va animer un Beethoven pour faire évoluer la forme symphonique.


Dans l’ensemble, l’orchestre relève le défi d’une conception aussi exigeante. Il y a de ci et là quelques signes de fatigue mais la soirée est longue et les musiciens sont tous sauf en pilote automatique. Il y a quelques déséquilibres entre les cordes et les cuivres dans la Trente-neuvième Symphonie, dont il faut rappeler qu’elle est particulièrement orchestrée, que l’on ne retrouve pas dans la Quarantième qui, elle, bénéficie d’une large dynamique. Voici au total une soirée stimulante et passionnante pour le public et dont les musiciens peuvent être fiers.


Le site de Bertrand de Billy
Le site de l’Orchestre de chambre de Lausanne



Antoine Leboyer

 

 

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