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Les promesses d'une soirée à l'opéra

London
Royal Opera House, Covent Garden
11/02/2011 -  et 5, 7, 10, 12*, 16, 18 novembre 2011
Vincenzo Bellini: La sonnambula
Eglise Gutiérrez (Amina), Elena Xanthoudakis (Lisa), Celso Albelo (Elvino), Michele Pertusi*/Christophoros Stamboglis (Conte Rodolfo), Jihoon Kim (Alessio), Elizabeth Sikora (Teresa), Elliot Goldie (Un Notaio)
Royal Opera Chorus, Renato Balsadonna (préparation), Orchestra of the Royal Opera House, Daniel Oren (direction musicale)
Marco Arturo Marelli (mise en scène et décors), Dagmar Niefind-Marelli (costumes), Marco Arturo Marelli, John Charlton, Friedrich Eggert (lumières), Andreas Leisner (reprise de la production)


(© ROH/Bill Cooper)


Le Royal Opera House rend actuellement hommage à Joan Sutherland: les murs du rez-de-chaussée et de l'amphithéâtre sont tapissés de photos de La Stupenda dans les nombreux rôles qu'elle a chantés à Londres tout au long de sa carrière. Parmi ceux-ci, il y a Amina de La Somnambule de Bellini, interprétée d'abord en 1960 puis cinq ans plus tard aux côtés de Luciano Pavarotti. Coïncidence, La sonnambula fait justement l'objet d'une reprise dans une production de Marco Arturo Marelli venue tout droit de Vienne et présentée pour la première fois dans la capitale britannique en 2002. L'action est située dans la grande salle d'un hôtel-sanatorium entouré de neige, qui paraît sorti de La Montagne magique de Thomas Mann, si ce n'est que les costumes datent des années 1950. Pour le reste, les intentions du metteur en scène ne transparaissent guère dans ce spectacle somme toute très conventionnel et statique. Mais peut-il en être autrement dans une œuvre où les voix occupent une place aussi prépondérante?


Même si elle n'atteint pas des sommets, la distribution réunie par le Royal Opera House est de fort belle tenue. A tout seigneur tout honneur, Michele Pertusi offre une véritable leçon de beau chant, avec un legato incomparable et un phrasé élégant. Tout chez lui est idiomatique dans ce répertoire. Superbe technicien, le chanteur est aussi un acteur de grande classe, qui confère au comte Rodolfo les traits d'un aristocrate racé et vaguement distant. L'Amina d'Eglise Gutiérrez et l'Elvino de Celso Albelo ne se hissent pas au même niveau, mais recèlent de belles promesses. La soprano américano-cubaine emporte l'adhésion par la délicatesse de son chant et sa maîtrise de la ligne jusque dans l'extrême aigu. Mis à part la fragilité, elle peine cependant à dégager une quelconque émotion, la faute incombant aussi à une caractérisation sommaire du personnage. S'il n'est pas le tenore di grazia rêvé, Celso Albelo a fait d'indéniables progrès ces dernières années, mais il doit encore affiner son chant un peu fruste et surtout polir ses aigus parfois tendus. Il n'empêche, malgré ces quelques réserves on quitte le théâtre avec le sentiment d'avoir peut-être assisté ce soir à l'envol de deux belles carrières. C'est en tout cas ce que l'on souhaite aux deux jeunes interprètes. Pour ce qui est de la fosse, on passera rapidement sur la lecture sèche et sans grand relief de Daniel Oren.



Claudio Poloni

 

 

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