About us / Contact

The Classical Music Network

Bucharest

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Tour de force

Bucharest
Athénée roumain
09/14/2011 -  
Bela Bartók : Suite de danses sz. 77 – Concerto pour piano et orchestre n° 2 sz. 95
Georges Enesco : Symphonie n° 2 en la majeur op. 17

Boris Berezovsky (piano)
Nemzeti Filharmonikusok, Zoltán Kocsis (direction)


Z. Kocsis


Bartók et Enesco : un couplage qui va de soi. Et l’on attendait beaucoup Zoltán Kocsis dans la profuse Deuxième Symphonie, créée en 1915, du compositeur roumain, rarement aussi proche d’un Strauss ou d’un Mahler. Après l’avoir apprise pour l’occasion, il la dirige sans partition : un tour de force. Quelle maîtrise ! Le Vivace, ma non troppo initial brille de feux virtuoses, d’une générosité straussienne justement – on croirait, à un moment, entendre l’Orage de la Symphonie des Alpes. Il garde aussi, grâce au chef hongrois, son inspiration populaire aussi, se rapprochant du coup de Bartók. L’Andante giusto, toujours souple, où l’on déguste les saveurs du bois, conjugue heureusement lyrisme et clarté. Si le Un poco lento, marziale - Allegro vivace, marziale pourrait parfois paraître long, il n’en est rien grâce à une direction évocatrice, structurée et aboutie – plus que celle de Gergiev dans la Troisième. De son côté, l’orchestre a fait un superbe travail – mais les dimensions et l’acoustique de la salle posent toujours des problèmes de saturation pour ce genre de musique.


Cette Deuxième Symphonie était précédée de deux partitions de la maturité bartokienne : la Suite de danses et le Deuxième Concerto pour piano. Autant dire que le chef y est chez lui. La Suite séduit aussitôt par la franchise des accents, la crudité des couleurs – qui ne sont pas sécheresse. Par la verdeur des rythmes également, sans parler des dissonances assumées. Le Concerto, en revanche, déçoit beaucoup, par la faute d’un Boris Berezovsky brutal et agressif, sans couleur – le contraire de ce que fait Kocsis pianiste. Le piano se colore un peu dans le mouvement lent, sans cependant en restituer la part de mystère : on écoute d’abord l’orchestre. Rien à attendre, du coup, du finale, où le pianiste russe se livre, une fois de plus, à une surenchère primitiviste. « Asturias » d’Albéniz continue de nous montrer le Berezovsky que nous n’aimons pas : jouée à un tempo tel que les doigts s’égarent parfois, transformée en une sorte d’Allegro barbaro, totalement monochrome. Veut-il nous prouver qu’il peut jouer plus vite que tout le monde ? Ceux qui en doutaient rendent vite les armes devant l’Etude en forme de boogie-woogie de Morton Gould, d’une virtuosité terrassante. Cela, malheureusement, ne nous rend pas Bartók.



Didier van Moere

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com