About us / Contact

The Classical Music Network

Liège

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Bilan positif

Liège
Palais Opéra
09/15/2011 -  et 18*, 20, 23, 27 septembre (Liège), 1er octobre (Charleroi) 2011
Giuseppe Verdi : Il trovatore
Fabio Armiliato (Manrico), Daniela Dessi (Leonora), Giovanni Meoni (Il Conte di Luna), Ann McMahon Quintero (Azucena), Luciano Montanaro (Ferrando), Ninon Dann (Inès), Xavier Petithan (Ruiz), Edwin Radermacher (Un vieux gitan), Raffaelle Lancellotti (Un messager)
Chœurs de l’Opéra royal de Wallonie et d’Opéra de Namur, Marcel Seminara (chef des chœurs), Orchestre de l’Opéra royal de Wallonie, Paolo Arrivabeni (direction)
Stefano Vizioli (mise en scène), Alessandro Ciammarughi (décors et costumes), Franco Marri (lumières)




Le nozze di Figaro, Der fliegende Höllander, La Fille de Madame Angot, La vera costanza, L’equivoco stravagante, L’Auberge du cheval blanc, La traviata, Manon : en mêlant valeurs sûres, raretés et œuvres légères, la programmation de l’Opéra royal de Wallonie complète celles de la Monnaie, plus en pointe, et du Vlaamse Opera, moins traditionnelle. Le beau chant a droit de cité, pour preuves les distributions qui, sans rivaliser totalement avec celles des plus grandes maisons, comportent cette saison quelques chanteurs de renom (Anne-Catherine Gillet, Annick Massis, June Anderson pour n’en citer quelques-uns), et un concert de Juan Diego Flórez, le 12 mai, pour lequel il ne faut sans doute pas tarder à réserver.


Comme la rénovation du théâtre se poursuit encore toute la saison, les représentations ont lieu au Palais Opéra, relativement décentré mais aisément accessible et offrant toute la convivialité ainsi que les facilités nécessaires. Les propos échangés entre spectateurs restent favorables : si certains attendent avec impatience de retrouver leur théâtre la saison prochaine, d’autres s’accommodent fort bien de ce gigantesque chapiteau qui a été utilisé comme solution de repli lors des travaux de la Fenice suite à l’incendie qui l’a ravagée. Dans la brochure, Stefano Mazzonis di Pralafera, directeur général et artistique, décrit les « activités périphériques » que l’institution développe pour rendre l’art lyrique plus accessible encore : représentations en streaming et en direct sur internet, DVD, rencontres avec les artistes ou encore projets dans les établissements scolaires. Le prix du ticket reste quant à lui relativement abordable, généralement de 16 à 60 euros.



(© Jacky Croisier)


La saison débute avec une nouvelle production du Trouvère (1853) de Verdi que l’institution liégeoise a représenté pour la dernière fois en 2003. Confronté à un livret décidément improbable, Stefano Vizioli ne cherche pas midi à quatorze heures : sans sombrer dans la caricature, sa mise en scène fonctionne plutôt bien et offre des conditions favorables aux chanteurs. Ni moderne, ni démodé, le spectacle ne présente rien qui puisse effaroucher le public et se laisse donc voir agréablement, d’autant plus que les décors et les costumes, assez difficiles à cerner géographiquement et chronologiquement, s’avèrent soignés et adéquatement éclairés. En juin, à la Monnaie, nul doute que Dmitri Tcherniakov proposera de ce pilier de la production verdienne une lecture autrement plus originale et moins lisse.


Le principal réside ailleurs, dans la fosse, notamment. Directeur musical depuis août 2008, Paolo Arrivabeni traite la partition avec égards et cela s’avère payant : grâce à une dynamique au point, à des tempi ni trop rapides, ni trop lents et à une attention constante portée aux détails, cette musique se (re)découvre avec plaisir. De surcroît, le chef obtient de ses musiciens éloquence, netteté et engagement, ceux-ci livrant par ailleurs des interventions solistes abouties. L’orchestre participe ainsi largement à l’impression de tension et de progression inexorable que tout connaisseur attend légitimement dans cet ouvrage.


Pas de Trouvère qui vaille sans grandes voix pour les quatre rôles principaux. La distribution fait honneur à l’Opéra royal de Wallonie, qui entend se positionner parmi les institutions les plus en vue en Europe. Après ses débuts sur cette scène en mai dernier dans Otello, Fabio Armiliato signe un Manrico mémorable, malgré quelques aigus engorgés, à moins que cela ne participe volontairement au caractère du personnage. Si elle n’émet pas toujours les aigus avec clarté et naturel, Daniella Dessi incarne Leonora avec tempérament et prestance. Dans le rôle du Comte di Luna, Giovanni Meoni déploie un cantabile parfait et distingué. Azucena convient à merveille à Ann McMahon Quintero qui, pour cette prise de rôle et sa première apparition en Belgique, place la barre très haut, grâce à un timbre séduisant et riche que met remarquablement en valeur un chant tenu de façon supérieure, auquel s’ajoute un jeu scénique plein d’aisance. La prestation des Chœurs de l’Opéra royal de Wallonie et d’Opéra de Namur méritent aussi d’être saluée, ainsi que celle de Luciano Montanaro dans le rôle de Ferrando. Le bilan de ce Trouvère s’avère donc résolument positif et augure bien de la suite de la saison.


Le site de l’Opéra royal de Wallonie



Sébastien Foucart

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com