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A bout de souffle

Geneva
Grand Théâtre
09/07/2011 -  et 11, 15, 17, 19, 22 septembre 2011
Umberto Giordano: Andrea Chénier

Zoran Todorovich (Andrea Chénier), Adina Nitescu (Maddalena de Coigny), Boris Statsenko (Carlo Gérard), Stefania Toczyska (La Comtesse de Coigny/Madelon), Stuart Patterson (Un Incroyable), Carine Séchaye (Bersi), Olivier Lallouette (Roucher), Marc Scoffoni (Pietro Fléville/Fouquier-Tinville), Daniel Djambazian (Mathieu), Khachik Matevosyan (Le Majordome/Dumas), Wolfgang Barta (Schmidt), Fabrice Farina (L'Abbé)
Chœur du Grand Théâtre de Genève, Ching-Lien Wu (direction), Orchestre de la Suisse Romande, John Fiore (direction musicale)
John Dew (mise en scène), Marcelo Buscaino (assistant à la mise en scène), Peter Sykora (décors), José Manuel Vázquez (costumes), John Dew, Simon Trottet (lumières)


(© GTG/Vincent Lepresle)


Genève a mis les petits plats dans les grands pour annoncer le démarrage de sa nouvelle saison lyrique avec Andrea Chénier, un ouvrage encore jamais représenté depuis la réouverture du Grand Théâtre en 1962. Une guillotine grandeur nature a même été installée devant l'entrée principale. Le public a massivement répondu présent pour la première, mais le spectacle n'a pas comblé toutes les attentes. On y cherche en vain le souffle de la Révolution qui emporte tout sur son passage, ainsi que la passion unissant Chénier à Madeleine, prêts à mourir ensemble par amour.


La faute en incombe principalement à la direction molle et sans grand relief de John Fiore, qui ne parvient jamais à s'enflammer. La distribution paraît, elle aussi, bien sage. Malgré des accents héroïques, Zoran Todorovich campe un Chénier trop raide et statique pour donner corps aux élans du poète. De surcroît, l'émission est souvent serrée et la projection en pâtit. On comprend cependant pourquoi il tombe amoureux de Maddalena, qui a les traits exquis d'Adina Nitescu. Si la jeune soprano roumaine offre quelques beaux moments de chant, on ne peut faire l'impasse sur un large vibrato et des problèmes d'intonation dans l'aigu. Le Carlo Gérard de Boris Statsenko convainc davantage par son chant solide et sa ligne bien tenue. La Madelon de Stefania Toczyska, qui incarne également la Comtesse de Coigny, nous vaut le moment le plus émouvant de la soirée. Seuls la truculente Bersi de Carine Séchaye et l'Incroyable charismatique de Stuart Patterson séduisent sans réserves.


La mise en scène de John Dew est avant tout un régal pour les yeux, notamment au premier acte, lorsque les invités de la comtesse font leur apparition dans de magnifiques costumes en plumes de toutes les couleurs. Rien d'étonnant quand on sait que l'Américain est décorateur de formation et a passé par les beaux-arts à New York. On comprend ainsi qu'il s'attache davantage aux lumières et aux couleurs, reléguant au second plan la caractérisation des personnages et le déroulement de l’intrigue. Cependant, les bonnes idées ne manquent pas dans cette production du Deutsche Oper Berlin, à commencer par une structure surélevée sur laquelle évolue la noblesse, soucieuse de ses privilèges et coupée du monde extérieur. Mais le peuple finit par faire basculer ce plateau, dont tous les occupants sont alors balayés, au sens propre comme au sens figuré. La Révolution est en marche.



Claudio Poloni

 

 

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