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En attendant Chung...

Paris
Auditorium Olivier Messiaen (Radio France)
09/15/2000 -  
Karol Szymanowski : Litanie à la Vierge Marie, opus 59 ; Chants d’amour de Hâfiz, opus 26
Franz Schubert : Symphonie n° 9, D. 944 "La Grande"

Valdine Anderson (soprano)
Chœur et orchestre philharmonique de Radio France, Günther Herbig (direction)

Profitant de la série de concerts gratuits donnés, comme de coutume, durant trois jours pour l’ouverture de la saison de Radio France, le public a pris d’assaut l’auditorium Olivier Messiaen.


Ce premier concert de l’Orchestre philharmonique offrait, dans une première partie entièrement consacrée au compositeur polonais Karol Szymanowski, un coup de projecteur sur l’un des aspects d’une programmation dont on ne peut que se féliciter qu’elle parvienne, une fois de plus, à sortir des sentiers battus. Si René Koering n’est arrivé à la direction de la musique de Radio France que le 3 avril dernier, la saison ne s’annonce pas moins riche en découvertes prometteuses.


Fort heureusement, contrairement à ce que laissait craindre le programme, les somptueux Chants de Hâfiz sont donnés dans leur intégralité. Valdine Anderson, que l’on a déjà pu apprécier à Paris en mai dernier dans les Altenberg-Lieder de Berg, confirme, dans ce périlleux cycle de mélodies de Szymanowski, qu’elle possède à la fois un timbre riche, une expressivité toujours maîtrisée et un remarquable sens du phrasé. Elle révèle en outre une belle constance dans la tessiture aiguë, fortement sollicitée dans la Litanie à la Vierge Marie. S’il est parfaitement précis dans les Chants et recueilli dans la Litanie, Herbig cède parfois à la tentation de laisser s’épanouir au détriment de la soliste les sortilèges d’une orchestration qui évoque tour à tour Zemlinsky, Schreker, Scriabine ou le jeune Stravinski.


Dans la Neuvième Symphonie de Schubert, qui, déjà donnée en mars 1999 par Jukka-Pekka Saraste et en mai dernier par Evgueni Svetlanov, a décidément les faveurs de Radio France, Herbig fait fi du surnom, au demeurant apocryphe, de cette œuvre essentielle du compositeur autrichien. Ni "grandeur", ni rhétorique, ni extravagances inutiles, donc, mais une lecture didactique, objective, solide, soignée, de facture tout à fait traditionnelle, d’une bonne amplitude dynamique et privilégiant des tempi rapides. L’allegro vivace final, plein d’élan, est particulièrement réussi. En somme, le chef allemand va droit à l’essentiel ; il n’observe d’ailleurs que la première reprise du scherzo. Revers de la médaille, cette approche manque sans doute de souffle et d’urgence dramatique et pèche par un excès de prosaïsme voire parfois une certaine raideur.


Herbig est un habitué de l’Orchestre philharmonique, qu’il dirigera à nouveau le 12 mai prochain. De là à dire que le courant passe avec les musiciens… Visiblement peu convaincu par Szymanowski - mais il reste toute la saison pour ce faire -, le public accueille avec enthousiasme, en seconde partie, la performance d’un orchestre qui semble ne pas avoir perdu une once de la qualité à laquelle Marek Janowski l’avait porté. En attendant Myung-Whun Chung, dès le 29 septembre prochain, à Pleyel…



Simon Corley

 

 

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