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La Roque

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Exemplaire

La Roque
Parc du château de Florans
08/01/2011 -  
Wolfgang Amadeus Mozart: Concerto pour piano n° 20, K. 466
Joseph Haydn: Symphonie n° 94 «Surprise»
Frédéric Chopin: Concerto pour piano n° 2, opus 21

Abdel Rahman El Bacha (piano)
Ensemble orchestral de Kanazawa, Michiyoshi Inoue (direction)


A. R. El Bacha (© Leslie Verdet)


Au lendemain d’Anne Queffélec et avant Aldo Ciccolini, l’Ensemble orchestral de Kanazawa accompagne dans deux concertos Abdel Rahman El Bacha, vainqueur du concours Reine Elisabeth en 1978, à l’âge de dix-neuf ans, et membre du jury en 2010, édition dont Da Sol, sur cette même scène du parc du château de Florans trois heures plus tôt, fut lauréat, à l’âge de vingt-et-un ans. Le monde des pianistes est petit!


Plus en aspérités et en contrastes, le Vingtième (1785) de Mozart offre peut-être davantage de prise à Abdel Rahman El Bacha que le Vingt-septième à Anne Queffélec. Grand beethovénien, le pianiste franco-libanais, qui a choisi d’emblée le Bechstein, ne souligne pas pour autant le caractère préromantique de l’œuvre, mais le souverain classicisme de son interprétation n’en est pas moins affirmatif en même temps que séduisant. Comme on ne peut sans doute pas exceller en tout, les orchestres ne sont décidément pas le point fort de La Roque d’Anthéron: celui de Kanazawa, aux antipodes de la conception apollinienne du soliste, paraît en outre encore plus médiocre que la veille.


Présentée par ailleurs en tournée et ayant sans doute de ce fait bénéficié d’un travail plus approfondi, bien que privée de toute reprise hormis dans le Menuet, la Quatre-vingt-quatorzième Symphonie «La Surprise» (1794) de Haydn donne une image plus favorable de la formation japonaise, sinon de la prestation de son directeur musical, Michiyoshi Inoue, qui relève souvent davantage de la rubrique chorégraphique que de la critique musicale. Tantôt avec baguette, tantôt à mains nues, mimant les gestes du timbalier ou faisant surgir un mouchoir rouge à poids blancs pour marquer la fameuse «surprise» du deuxième mouvement, comme un gag de concert de Nouvel An à Vienne, le chef japonais assure le spectacle à lui seul. Vigoureuse à défaut de subtilité ou de souplesse, son approche demeure par trop décorative, à l’image de ce jeu col legno qu’il demande aux cordes pour accompagner le solo de hautbois dans ce même Andante. Au moment des rappels, le one-man-show s’achève par un simulacre de plongeon dans le bassin entourant la scène.


S’il en est un, en revanche, qui ne se comporte pas comme un histrion, c’est bien El Bacha, revenant à Chopin, l’un de ses compositeurs de prédilection, dont il a enregistré une intégrale entre 1996 et 2000 pour Forlane. Comme dans Mozart en première partie, il n’exacerbe pas davantage le caractère romantique du Second Concerto (1829), préférant une lecture très équilibrée, fermement maîtrisée, sans concession, ni artifice, ni complaisance, relativement chiche en effusions mais nullement austère. Répondant à l’invitation pressante du chef aussi bien qu’aux attentes du public, il choisit en bis l’incontournable Nocturne en ut dièse mineur (1830), tout aussi exemplaire dans son refus des effets faciles.



Simon Corley

 

 

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